Paris (awp/afp) - Les marchés européens peinaient à aller de l'avant mercredi à la mi-séance, toujours inquiets d'une résurgence de l'inflation aux États-Unis. Celle-ci s'est déjà matérialisée par une remontée généralisée des taux d'intérêt sur les marchés obligataires.

Vers 12h15, l'indice CAC 40 à Paris perdait 0,16%, Francfort lâchait 0,87%, Londres 0,40% et Milan 0,56%. L'indicateur des vingt valeurs vedettes helvétiques SMI abandonnait de son côté 0,69% à 12h50. Les contrats à terme américains indiquaient également une ouverture en baisse sur les trois principaux indices de Wall Street.

En Asie, un peu plus tôt, les principaux indices japonais ont reculé à la clôture tandis que l'indice Hang Seng à Hong Kong a pris 1,10%. Les Bourses de Chine continentale restaient fermées en raison des célébrations du Nouvel An.

L'appétit au risque sur les marchés "diminue cette semaine", signale Pierre Veyret, analyste pour ActivTrades. Après un début de mois tonitruant où Paris s'est envolé de 7%, Francfort de 3,8% et Londres de 4,9%, les indices atterrissent sur fond de craintes inflationnistes.

Ces inquiétudes proviennent entre autres choses de la promesse américaine d'un plan de relance de 1.900 milliards de dollars pour soutenir l'économie, certains économistes jugeant le montant disproportionné. "Il faut frapper fort", a insisté le président américain Joe Biden mardi, estimant que son plan de relance permettrait de créer "7 millions d'emplois cette année".

Les inquiétudes inflationnistes se reflètent à travers l'évolution des marchés obligataires, où le taux d'intérêt américain à 10 ans évolue actuellement à ses plus hauts niveaux depuis un an, au-dessus de 1,30%. A des niveaux négatifs depuis des mois, le taux à dix ans français se rapproche de 0% (-0,11%) pour la première fois depuis août et le taux allemand évolue à ses plus hauts depuis juin.

La publication mercredi d'un compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale américaine, la Réserve Fédérale (Fed) est attendue dans ce contexte. Il "pourrait donner un point de vue intéressant au sujet des craintes de forte hausse des prix" qui agitent actuellement les investisseurs, affirme Michael Hewson, analyste en chef pour CMC Markets UK.

Sur le plan des indicateurs mercredi, l'inflation au Royaume-Uni a très légèrement accéléré à 0,7% en janvier, portée par les prix des biens pour la maison, et les ventes d'automobiles se sont effondrées sur le continent européen en janvier, accusant un recul de 24% sur un an.

La pandémie, elle, semble marquer le pas: le nombre de nouveaux cas de Covid-19 signalés dans le monde a chuté de 16% la semaine dernière, pour atteindre 2,7 millions, a annoncé mardi soir l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Gucci plombe Kering

La maison de luxe chutait de 6,81% à 526,80 euros, plus mauvaises performance de l'indice SBF 120 à Paris, en raison de performances en berne concernant sa marque phare Gucci. A Zurich, Richemont plongeait de 1,57%, alors que Swatch Group résistait un peu mieux (-0,71%).

La livre pénalise les multinationales

La hausse de la monnaie britannique réduit mécaniquement la valeur des résultats réalisés dans d'autres devises, une fois convertis en monnaie britannique.

Le fabricant de spiritueux Diageo perdait 0,49% à 3027,00 pence et le groupe de produits d'hygiène et de santé Reckitt Benckiser 1,30% à 6.216,00 pence.

British American Tobacco rit jaune

Le cigarettier (-4,38% à 2628.00 pence) a annoncé une nette hausse de son bénéfice net à 6,4 milliards de livres en 2020, mais son chiffre d'affaires est resté stable et le montant des profits a été moins élevé que prévu par les analystes.

Résultats en berne pour Nivea

Le fabricant des crèmes Nivea Beiersdorf (-6,02% à 85,88 euros) a enregistré une baisse annuelle de 17,3% de son bénéfice opérationnel et de 8,2% de son chiffre d'affaires en raison de la pandémie.

Côté devises, pétrole et bitcoin

Vers 12h15, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 1,33% à Londres par rapport à la clôture de mardi, à 64,19 dollars.

Le baril américain de WTI pour le mois de mars avançait dans le même temps de 1,00% à 60,65 dollars, après avoir franchi le seuil de 60 dollars lundi, pour la première fois en un an et une semaine après le Brent.

L'euro reculait dans le même temps de 0,35% face au billet vert, à 1,2066 dollar pour un euro.

Le bitcoin évoluait à 54'465 dollars, en hausse de 5,93%.

afp/vj