Zurich (awp) - Le groupe industriel Bucher a connu un début d'année marqué par une forte demande et un niveau de commandes élevé. A l'exception de Municipal (véhicules de voirie), toutes les divisions ont enregistré une croissance au premier trimestre, malgré les difficultés accentuées sur les chaînes d'approvisionnement.

Les prises de commandes entre janvier et mars se sont établies à 980 millions de francs suisses, en hausse de 8,2%. Ajustée des effets de change et d'acquisition, la progression a été de 9,3%, précise le constructeur de machines agricoles et de véhicules de voirie jeudi dans un communiqué.

Les ventes nettes se sont enrobées de 13,2% en rythme annuel, à 830 millions de francs suisses. Au bouclement du premier trimestre, le carnet d'ordres se montait à près de 1,93 milliard, soit 52,4% de mieux qu'un an plus tôt.

Principale source de revenus du groupe, la division Kuhn (machines agricoles) a vu ses recettes s'étoffer de 8,3% à 359 millions de francs suisses. La demande est restée soutenue en raison des bons revenus agricoles et des conditions météorologiques globalement favorables, mais la hausse des prix des engrais, des aliments pour animaux et de l'énergie a commencé à peser sur les marges des producteurs.

A cela s'ajoutent les incertitudes liées à la guerre entre les deux grands pays agricoles que sont la Russie et l'Ukraine, qui s'est traduit par une érosion de 7,0% sur un an des prises de commandes, à 337 millions, même si ce chiffre reste "à un niveau exceptionnellement élevé", rappelle Bucher.

Municipal en léger repli

Seule division à accuser un léger recul du chiffre d'affaires (-1,5% à 116 millions de francs suisses), Municipal a enregistré une demande en forte hausse, comme en témoigne le bond d'un tiers des entrées d'ordres à 192 millions. La division a souffert du manque de châssis et d'autres composants dans la production, ce qui a grevé les ventes en Europe et en Australie.

La copie rendue par le groupe zurichois a dépassé les attentes du marché, les entrées de commandes excédant même les projections les plus optimistes des analystes sondés par AWP.

Pour la suite de l'exercice, Bucher s'attend à un ralentissement de la demande. A cela s'ajoute la pénurie de personnel qualifié, qui risque d'entraver la réalisation des commandes qui ont atteint un niveau record, ainsi que les incertitudes et les perturbations liées à la guerre en Ukraine.

Objectifs conservateurs confirmés

Le groupe confirme néanmoins ses objectifs annuels articulés en mars, à savoir une petite hausse du chiffre d'affaires ainsi qu'une marge d'exploitation à deux chiffres légèrement inférieure à celle de 2021. Le résultat devrait avoisiner celui réalisé l'année dernière (269 millions de francs suisses).

Dans une note, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) juge les ambitions du groupe de Niederweningen quelque peu timorées au vu des résultats publiés, même si la poussée des entrées de commandes s'est avérée inférieure aux plus de 2 milliards attendus par l'établissement, en raison notamment de l'annulation de contrats pour 50 millions de francs suisses en raison du conflit russo-ukrainien.

Baader Helvea souligne dans son commentaire que les activités agricoles, après avoir surmonté la récession due à la crise sanitaire, profitent désormais du prix élevé des matières premières, et salue les solides entrées de commandes des divisions Municipal, Glass et Specials. La recommandation d'achat (buy) reste de mise, assortie d'un objectif de cours à 500 francs suisses.

Les investisseurs se montraient plus difficiles à convaincre. Après une ouverture en trombe à 370 francs suisses (+3,6%), la nominative Bucher est vite retombée et évoluait à 11h00 autour de l'équilibre (+0,1%), à 357,20 francs suisses, sous-performant le marché dans son ensemble (SPI), qui s'offrait 0,77%.

buc/fr