Zurich (awp) - Bucher Industries a bénéficié d'une forte demande en 2021, qui a fait s'envoler entrées de commandes et chiffre d'affaires malgré les goulets d'étranglement. Face aux difficultés d'approvisionnement et de main d'oeuvre, le constructeur de machines agricoles et de véhicules de voirie se dit prudent pour le nouvel exercice. Les investisseurs sanctionnaient ces perspectives.

Les nouvelles commandes ont bondi de 39,1% à 3,95 milliards de francs suisses sur les douze derniers mois et les recettes nettes ont crû de 15,9% à 3,18 milliards, a détaillé jeudi la société zurichoise dans un communiqué. Le carnet d'ordres se situe quant à lui à 1,87 milliard, ce qui représente une envolée de 73,2% comparé à 2020.

Ces chiffres sont quasiment conformes aux prévisions des analystes interrogés par AWP pour les entrées de commandes et très légèrement inférieurs au consensus au niveau des ventes.

Par rapport à 2019, soit avant l'éclatement de la pandémie de coronavirus, les recettes ont très légèrement dépassé les 3,11 milliards enregistrés cette année tandis que les entrées de commandes ont clairement dépassé le niveau d'il y a deux ans (3,01 milliards).

Concernant la rentabilité, la marge opérationnelle devrait désormais dépasser la cible des 10% et le bénéfice net afficher "une hausse substantielle" en 2021, sans plus de précision. Les résultats détaillés seront publiés le 2 mars.

Sanction en Bourse

La direction est plus timorée pour le nouvel exercice, la demande devant "ralentir à un niveau très élevé". Mais grâce au carnet de commandes bien garni, l'activité devrait rester soutenue en première partie d'année. Les problèmes de logistique, de coûts et de personnel devraient par contre peser sur les marges.

Sur l'ensemble de 2022, Bucher Industries table sur une "légère" accélération du chiffre d'affaires et une marge d'exploitation à deux chiffres. Le bénéfice net devrait par contre afficher un petit recul.

Ces perspectives timorées n'ont pas échappé aux analystes. Pour ceux de Mirabaud Equity Research la visibilité reste limitée. Alors que la Banque cantonale de Zurich estime que le groupe de Niederweningen perd en dynamique au niveau des entrées de commandes, Vontobel note que la croissance commence à ralentir, notamment dans l'activité agricole.

"Les carnets de commande sont pleins, mais les vents contraires se renforcent", ont souligné les spécialistes de Vontobel dans un commentaire. Ces derniers ont notamment relevé la pression sur les marges provoquée par goulets d'étranglement, le manque de main d'oeuvre et la hausse du coût des matières premières. Ces éléments ont conduit le groupe a émettre des perspectives jugées "prudentes" pour 2022.

A la Bourse, l'action Bucher a terminé en baisse de 8,4% à 428,80 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,45%.

al/jh/rp