Zurich (awp) - Le groupe Bucher Industries a fait état jeudi d'un vigoureux rebond de ses activités sur les six premiers mois de 2021. A la faveur du redressement conjoncturel, les recettes sont quasiment revenues à leur niveau record de deux ans auparavant. La direction s'attend à ce que cette dynamique se poursuive, mais anticipe aussi des difficultés, notamment au niveau de l'approvisionnement et des coûts.

Les entrées de commandes ont bondi de près de moitié (+49,3%) en rythme annuel, à 1,72 milliard de francs suisses, alors que les ventes nettes ont frôlé les 1,61 milliard. En termes organiques, c'est-à-dire ajustée des effets de change et d'acquisition, la croissance a atteint 17,9%, précise le groupe de Niederweningen jeudi dans un communiqué.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) s'est quant à lui envolé de 89,9% à 179 millions de francs suisses, et la rentabilité s'est redressée de 420 points de base (pb) à 11,2%, alors que le bénéfice net a plus que doublé sur un an, à 138 millions.

Ces améliorations sont à mettre au crédit de l'utilisation à plein régime des capacités de production, ainsi que des mesures d'optimisation mises en place pour contrer les effets de la crise pandémique, notamment les réductions de coûts de voyage et de marketing.

Les résultats publiés par Bucher surpassent les expectatives des analystes sondés par AWP. Si les commandes et les ventes sont ressorties dans le haut de la fourchette des prévisions, les performances aussi bien opérationnelle que nette ont dépassé les projections les plus optimistes.

Adjectif supplémentaire

Pour la suite de l'exercice, la direction du groupe zurichois s'attend à voir se poursuivre la dynamique du semestre écoulé et vise pour l'ensemble de l'année une "nette croissance" des ventes, de la marge opérationnelle et du bénéfice net. Elle prévient toutefois que les incertitudes liées à la crise sanitaire risquent de perdurer, et anticipe pour la deuxième partie de l'exercice une forte hausse des coûts de matériaux et de transport.

Revenant sur l'apparition de l'adjectif "net", absent jusqu'ici de la formulation des perspectives annuelles, le directeur général (CEO) Jacques Sanche, a estimé qu'une marge Ebit à deux chiffres est "tout à fait dans le domaine du possible pour 2021", soulignant la progression de cet indicateur par rapport à l'exercice précédent.

Le dirigeant a signalé des marchés "très dynamiques", malgré les défis d'envergure que l'entreprise devra relever. Le renchérissement des matières premières en particulier pose problème, notamment aux États-Unis. "Les prix de l'acier ont triplé", a signalé M. Sanche, poussant Bucher à revoir ses prix à la hausse. D'autres mesures devraient suivre au cours du second semestre.

Les analystes saluent le carnet de commandes bien garni des divisions Kuhn (machines agricoles) et Hydraulics. En même temps, la capacité de Bucher à répercuter les hausses de prix est salutaire pour les marges et rassurante pour les investisseurs.

Restent cependant quelques des points d'interrogation, comme les conditions météorologiques adverses dans de nombreuses régions, susceptibles d'exercer une pression sur les commandes agricoles, qui représentent près de la moitié du chiffre d'affaires du groupe.

Le marché également semblait conquis par la performance semestrielle du constructeur zurichois. Sur le coup de 13h00, la nominative Bucher bondissait de 3,2% à 511,00 francs suisses, dans un marché SPI juste au-dessus de l'équilibre (+0,03%).

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