Un groupe diversifié et porté vers l’international
Répartition du chiffre d’affaires par spécialité (source : Bunzl annual report 2023)

Bunzl emploie près de 24 500 personnes et est présent dans 33 pays. Face à un marché très fragmenté, le britannique agit comme une grande holding en réalisant de nombreuses acquisitions (plus de 180 depuis 2004). Au niveau géographique, Bunzl est majoritairement présent en Amérique du Nord (54% du chiffre d’affaires) et en Europe continentale (23%). Le Royaume-Uni et l’Irlande sont bien représentés (11%) tandis que le reste du monde progresse plus vite (12%).
La forme est olympique (et ça dure depuis un bon moment déjà)
Bunzl ne cesse d’impressionner ses actionnaires. Malgré un premier semestre marqué par une phase de normalisation au niveau de la croissance des revenus (c’était attendu, pas de mauvaise surprise), le groupe basé à Londres a amélioré sa profitabilité. Si l’on regarde les chiffres, cela donne un chiffre d’affaires à 5,71 Mds£, en baisse de 3,3% à périmètre publié (mais seulement -0,4% à taux de change constants) et une marge opérationnelle ajustée en progression de 3,9%. Nous rappelons régulièrement dans nos colonnes qu’il faut se méfier des termes ajustés dans les publications de résultats. Or ici, Bunzl ne cache rien sous le tapis et le profit opérationnel n’est ajusté que d’amortissements de certaines marques et d’éléments liés aux acquisitions.
Si l’on étire le curseur pour analyser le cycle 2014-2023, le constat est bien satisfaisant. Le chiffre d’affaires a été multiplié par 1,9 fois et la marge opérationnelle a gagné environ 1,3 point pour atteindre l’an dernier 8,24%. On appréciera surtout la création de valeur du dossier : les free cash flow (ou profits cash, l’argent réellement disponible en fin d’exercice) ont plus que triplé sur la période. Le tout a été réalisé avec un endettement parfaitement maîtrisé.
Allocation du capital optimale mais attention toutefois aux acquisitions
Bunzl dispose de cet argent en rémunérant ses actionnaires avec un solide dividende qui traduit un rendement supérieur à 2% au cours actuel. Le coupon était l’an dernier en hausse pour la 31ème année consécutive. L’entreprise a aussi annoncé un programme de rachat d’actions d’un montant maximal de 250 M£. Par ailleurs, Bunzl s’est engagé à utiliser 700 M£ pour réaliser des acquisitions au cours de chacun des trois prochains exercices. Notons-le au passage, cette gourmandise pour la croissance externe représente sans nul doute la principale fragilité de l’entreprise qui en est dépendante pour sa croissance. Jusqu’ici, tout s’est, semble t-il, bien passé (plus de 180 acquisitions depuis 2004, rappelons-le) mais l’environnement des rachats d’entreprises peut par moment être compliqué (prix surpayé, difficulté dans le processus d’intégration, mauvaise entente de la cible avec le management, etc) et la taille du groupe le pousse désormais à être plus agressif et à engager des sommes plus importantes.
Des chiffres très appréciables (source : Zonebourse)

Une valorisation pas délirante
Bunzl s’échange à des niveaux de valorisation en ligne avec les derniers exercices. Le PER oscille autour de 20 fois pour cette année et la suivante. Un repli du titre pourrait aisément être mis à profit au vu de la qualité du dossier et des perspectives : sur l’ensemble de l’année, le profit d’exploitation devrait “fortement augmenter” à taux de change constants tandis que la croissance des revenus devrait repartir sur le second semestre avec déjà des améliorations notables notées par la direction au mois de juillet.
Bunzl fait son bonhomme de chemin (source : Zonebourse)
