Ajoute défilé de Mark Fast

LONDRES (awp/afp) - Après plusieurs éditions reléguées essentiellement en ligne par la pandémie, les défilés ont repris à Londres vendredi pour une Fashion Week porteuse d'espoirs pour l'industrie de la mode, après la levée de la plupart des restrictions anti-coronavirus.

En février, la Fashion Week de Londres s'était tenue dans un format 100% virtuel, les défilés avec public étant proscrits dans un pays en plein confinement.

Cette fois, "cet événement international revient pour marquer la réouverture culturelle tant attendue de Londres", s'est félicité le British Fashion council, qui représente l'industrie.

Au programme de ces cinq jours consacrés aux collections printemps-été 2022, 28 défilés dont ceux de stylistes bien établis comme le Britannique Edward Crutchley, la Serbe Roksanda ou l'Irlandaise Simone Rocha, dont la marque fête ses dix ans.

Mais aussi deux absents remarqués: l'ex Spice girl reconvertie créatrice de mode Victoria Beckham et la maison de luxe Burberry.

Le styliste Saul Nash, 28 ans, a ouvert le bal des défilés vendredi matin, avec une collection sportswear explorant son adolescence à Hackney, quartier du nord-est de Londres.

Le styliste, qui est aussi danseur et chorégraphe, place la liberté de mouvement au coeur de ses créations, des pièces fluides dotées de manches ou capuches amovibles. La chemise à manches courtes, partie intégrante de l'uniforme des écoliers anglais, est revisitée avec des empiècements en tissu respirant et une fermeture éclair, pour un look chic et décontracté.

Dans un tout autre style, place au faste chez le Britannique Edward Crutchley avec des robes bouffantes vert anis ou aux imprimés fleuris. Ici les étoffes sont chatoyantes et le luxe apparent.

Talents émergents

Tandis que certains stylistes renouent avec les défilés, d'autres préfèrent présenter leurs collections sur rendez-vous uniquement ou sous forme de vidéos visibles sur la plateforme numérique de la Fashion Week, lancée en juin 2020 pour s'adapter au contexte sanitaire.

Michael Halpern, créateur américain de 32 ans, a ainsi dévoilé une collection flamboyante - robes à sequins à plumes ou tout en drapés - dans un court film tourné au Royal Opera House, avec pour mannequins les danseurs qui joueront de nouveau devant un public le mois prochain après une pause de plus d'un an.

Au total, 131 marques seront présentes lors du rendez-vous londonien qui succède à la Fashion Week de New York et précède celle de Milan.

Parmi les talents émergents, la créatrice albanaise basée à Londres Nensi Dojaka, fondatrice de la marque éponyme, a présenté vendredi son tout premier défilé.

Diplômée de la prestigieuse école de mode Central Saint Martins, à Londres, la styliste de 27 ans vient de remporter le prix LVMH 2021 pour les jeunes talents après avoir séduit le jury avec ses créations glamour et robes nuisettes noires.

Le Canadien Mark Fast, spécialiste du tricot, a lui investi un parking de Soho, dans le coeur de la capitale, pour un show rendant hommage au Londres underground des années 1990. Ici, la robe se porte ultramoulante, ultracourte et ornée de chaînes. Adepte des couleurs néon, le styliste a élargi sa palette aux tons pastels.

Les vestes en denim sont délavées ou peintes à la main façon graffiti.

La marque affirme avoir connu une "croissance considérable" l'an passé, et ouvert des magasins à Pékin, Chongqing et Hong Kong.

Le secteur de la mode britannique, qui employait quelque 890.000 personnes en 2019, espère rebondir après avoir souffert de la pandémie.

Selon des données d'Oxford Economics pour la Fédération des industries créatives et la fédération Creative England, "avec les bons investissements", le secteur de la création pourrait récupérer plus rapidement que l'économie britannique dans son ensemble.

En juillet, Burberry avait annoncé que lors de son premier trimestre décalé, ses ventes avaient retrouvé leur niveau d'avant la pandémie. En revanche le chiffre d'affaires en Europe continuait à souffrir du manque de touristes.

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