Paris (awp/afp) - Le groupe de médias et télécoms Altice a publié mardi un chiffre d'affaires en recul au premier semestre, dans la foulée d'un premier trimestre décevant, mais qui a été plutôt bien accueilli par les investisseurs grâce a une amélioration perceptible au deuxième trimestre.

Le groupe de Patrick Drahi, basé a Amsterdam, a en effet annoncé une baisse de 1,07% de son chiffre d'affaires entre janvier et juin, à 11,72 milliards d'euros, sous l'effet principalement du recul des ventes de son fleuron français, SFR, qui a terminé le semestre avec une perte nette de 84 millions d'euros.

Le deuxième trimestre de l'exercice s'est cependant avéré être meilleur que le premier, avec un repli de 1,42% des ventes pour l'ensemble du groupe, à 5,92 milliards d'euros, et de 2,1% pour sa filiale française, à 2,72 milliards d'euros, des performances supérieures aux attentes des analystes.

Sur les trois premiers mois de l'année, la baisse d'activité était respectivement de 2,7% pour Altice, à 4,26 milliards d'euros, et de 6,1% pour SFR, à 2,57 milliards.

Selon la banque d'affaires Bryan Garnier, l'opérateur français a annoncé des résultats dont "les ventes et le résultat brut d'exploitation (Ebitda) sont légèrement au-dessus des attentes" sur le trimestre, mais le groupe doit "encore lutter" en ce qui concerne l'activité à destination du grand public, "tout particulièrement dans la téléphonie mobile".

Au passage, le groupe a confirmé ses perspectives pour l'exercice en cours, tablant toujours sur une amélioration de ses ventes et une croissance autour de 5% de son Ebidta ajusté en 2016, à périmètre constant.

- 'Trimestre difficile' pour SFR -

Ces résultats ont été salués par les investisseurs puisque le titre SFR prenait 10,20% à la Bourse de Paris vers 13H00 (11H00 GMT), à 23,07 euros, alors que l'action Altice grimpait de 13,60% à Amsterdam, à 14,83 euros.

"L'amélioration de la tendance" pour l'activité à destination des professionnels compense en partie la "faible performance" pour les particuliers, qui devrait toutefois "s'améliorer au troisième et quatrième trimestre", a estimé Bryan Garnier.

"SFR a dû faire face à un nouveau trimestre difficile sur le plan commercial mais nous restons confiants sur notre capacité à améliorer nos ventes et notre Ebitda grâce au déploiement de la fibre et l'accélération de notre programme d'investissement dans la 4G", a pour sa part déclaré le directeur général d'Altice, Michel Combes, cité dans un communiqué.

D'autant que SFR devrait profiter du plan de départs volontaires de 5.000 personnes annoncé il y a moins d'une semaine, et dont la première étape sera mise en place avant la fin de l'année 2016.

Ce plan de départs, qui doit se faire en deux temps jusqu'à la fin de l'année 2017 et devrait coûter entre 600 et 800 millions d'euros, pourrait permettre à l'entreprise de réaliser 400 millions d'euros d'économie par an.

- Les Etats-Unis, 2e marché du groupe -

La première moitié de l'année a, par ailleurs, permis à Altice de finaliser le rachat du câblo-opérateur américain Cablevision, qui lui permet de "devenir le quatrième plus gros câblo-opérateur sur un marché américain attractif et compétitif", s'est félicité M. Combes.

La finalisation de l'opération permet également au groupe de faire des Etats-Unis son deuxième marché, entre la France et le Portugal, et de renforcer sa stratégie transatlantique.

Sur le marché américain, zone qui intègre les résultats de Suddenlink et Cablevision (devenu Optimum), le groupe a vu ses ventes progresser de 2,7%, à 4,01 milliards d'euros, avec un Ebitda ajusté en hausse de 11,7% à 1,41 milliard d'euros.

En terme d'endettement, la dette nette du groupe ressort à 49 milliards d'euros à fin juin, un total qui prend désormais en compte les 14,5 milliards de dollars (13,03 milliards d'euros) de dette supplémentaire liés à l'acquisition de Cablevision, et représente un taux de 5,8 fois l'Ebitda du groupe.

Enfin, sur les autres marchés, la situation est contrastée. L'opérateur historique Portugal Telecom a ainsi vu ses ventes reculer de 3,3% à 1,15 milliard d'euros, mais elles s'accompagnent d'une progression de 22,2% de son Ebitda ajusté, à 555,6 millions. Ailleurs, le chiffre d'affaires est en revanche en progression: +1,8% à 466,1 millions d'euros en Israël et +2,8% à 351,6 millions en République Dominicaine.

afp/rp