Les banques et les assureurs canadiens peuvent reprendre les hausses de dividendes, les rachats d'actions et augmenter la rémunération des dirigeants, a indiqué jeudi le régulateur financier du pays, levant un moratoire qu'il leur imposait depuis mars 2020.

Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a indiqué dans un communiqué que ces mesures ont été efficaces au cours de la dernière année et demie, mais qu'elles ne sont plus nécessaires ou adaptées à l'objectif visé et qu'elles sont en train d'être dénouées.

L'indice des banques canadiennes a augmenté de 83 % au cours des 20 mois où le moratoire a été en vigueur. L'indice des banques américaines a bondi de 107 % pendant la même période.

Les sociétés financières canadiennes ont accumulé des niveaux massifs de capital excédentaire depuis la mise en œuvre de la restriction, et les investisseurs sont devenus de plus en plus impatients à mesure que les organismes de réglementation d'autres parties du monde, notamment les États-Unis, l'Europe et l'Australie, ont levé leurs restrictions.

Les six plus grands créanciers canadiens - la Banque Royale du Canada, la Banque Toronto-Dominion, la Banque de Nouvelle-Écosse, la Banque de Montréal, la Banque Canadienne Impériale de Commerce et la Banque Nationale du Canada - disposaient de près de 49 milliards de dollars canadiens (39,4 milliards de dollars) de capital excédentaire par rapport à l'exigence minimale au cours du trimestre terminé le 31 juillet.

Cela s'est produit après que le BSIF ait porté à un niveau record, à compter du 31 octobre, la réserve de capital minimale pour se prémunir contre les risques, une mesure considérée comme un renversement des mesures prises à l'époque de la pandémie pour soutenir la résilience des institutions financières et considérée comme un précurseur de la levée des restrictions sur la distribution du capital.

Les actions de la Banque Royale, de la Banque de Montréal et de la Banque Nationale ont augmenté d'environ 0,4 % après l'annonce.

C'est la Banque Nationale et la BMO qui pourraient augmenter le plus leurs dividendes pour atteindre le point médian de leur fourchette cible, soit de 38 % et 33 % respectivement, selon l'analyse, basée sur l'exercice 2022.

(1 $ = 1,2425 dollar canadien) (Reportage de Nichola Saminather ; Montage d'Andrea Ricci)