Zurich (awp) - Le fabricant de composants électroniques Carlo Gavazzi a bouclé son exercice décalé 2019/20 sur un bénéfice net de 6,1 millions de francs suisses, en chute de 43% sur un an. En raison des difficultés que traverse l'entreprise et de l'instabilité du contexte actuel, la holding zougoise va demander à ses actionnaires de renoncer au dividende.

Au cours de l'année écoulée, close au 31 mars, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 148,5 millions de francs suisses, en repli de 4,2% par rapport à 2018/19. Exprimée en monnaies locales, la contraction est ramenée à 0,5%, a précisé le groupe dans un communiqué diffusé mercredi.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) s'est étiolé de 9,6% à 16,9 millions de francs suisses et le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) de 28,9% à 10,8 millions, en raison notamment des investissements dans un nouveau système ERP. La marge afférente a reculé 2,5 points de pourcentage à 7,3%.

La direction se félicite d'un "résultat solide" au vu des difficultés auxquelles a été confrontée l'entreprise, citant la force du franc, les dépenses d'investissement et en fin d'exercice les premiers effets de la crise de Covid-19, qui s'est traduite par la fermeture de deux sites de production et l'introduction de mesures de chômage partiel à l'échelle globale.

La pandémie a affecté l'entreprise essentiellement en Chine et en Italie, a souligné en téléconférence le directeur général Vittorio Rossi. L'usine de Kunshan a été mise à l'arrêt pour deux semaines à partir du nouvel an chinois (25 janvier) avant d'être progressivement remise en service. La centrale logistique italienne, qui assure la distribution à l'ensemble des clients européens, a quant à elle été fermée dès fin mars pour cinq semaines.

Dividende suspendu, politique maintenue

Au vu de ce contexte et de "la poursuite attendue de la volatilité et des difficultés qui y sont liées", Carlo Gavazzi proposera à ses actionnaires lors de la prochaine assemblée générale de renoncer à leur rémunération pour l'exercice écoulé "afin de préserver au mieux les intérêts de toutes les parties prenantes".

La direction insiste cependant sur son intention de maintenir sa politique de dividende et entend continuer à reverser "une grande partie du bénéfice net" à ses actionnaires.

Pour l'exercice en cours, elle s'attend à ce que les conditions économiques et commerciales adverses se poursuivent "du moins à court terme" et affectent les résultats du groupe ces prochains mois, sans toutefois fournir de prévisions chiffrées.

Le système ERP devrait être introduit en trois étapes, a indiqué M. Rossi: en Europe dès mi-2021, puis en Asie et enfin dans la région Amériques, pour une finalisation attendue début 2023. L'impact du nouveau système sur les comptes de l'exercice en cours est attendu à 5 millions de francs suisses, un montant similaire à celui de 2019/20.

L'entreprise espère par ailleurs profiter de la demande croissante des secteurs de l'industrie et du bâtiment pour des solutions automatisées et efficientes sur le plan énergétique en proposant des produits innovants. A cette fin, elle a augmenté ses dépenses en recherche et développement (R&D) de 5,9% à 8,7 millions de francs suisses.

A moyen terme, le groupe basé à Steinhausen espère porter la part de ses recettes réalisées hors Europe à environ 35%, a poursuivi son patron. Actuellement celle-ci tourne autour de 35%.

Dans une note, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) porte un regard critique sur le régime sec demandé aux actionnaires, signalant que l'Ebit a dépassé les expectatives et que la marge Ebitda a même légèrement progressé.

La copie rendue par le groupe zougois n'a pas semblé déplaire aux investisseurs. A 11h40, l'action au porteur Gavazzi prenait plus de 1,9% à 184,00 francs suisses, à contre-courant de l'indice SPI qui égarait 1,05%.

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