Carmat cède 8,2 % à 24,40 euros, pénalisé par le décalage de présentation du dossier de marquage en Europe. Le concepteur du coeur artificiel prévoit désormais de soumettre le dossier début 2020 et non plus cette année. La biotech française a justifié ce retard par la mise en oeuvre d'actions correctives pour améliorer sa prothèse. Ces actions l'ont conduit à suspendre la production et par conséquent les implantations durant le quatrième trimestre 2018.

La production a repris récemment et les nouvelles prothèses seront disponibles dès le mois d'avril, a assuré le groupe.

Carmat a décidé de corriger sa prothèse après une analyse des données collectées, représentant plus de 20 ans de fonctionnement cumulé entre étude clinique et tests de fiabilité sur bancs d'essais.

Cette analyse a permis d'identifier des points d'amélioration à apporter au processus de fabrication et portant essentiellement sur le contrôle de l'intégrité et de la propreté du compartiment technique de la prothèse.

A part ce retard, les choses avancent favorablement pour Carmat.

70 % des 10 premiers patients ont atteint l'objectif primaire de l'étude correspondant à 6 mois de survie avec la prothèse ou à une transplantation cardiaque réussie dans les 6 mois suivant l'implantation du dispositif. A titre comparatif, ce taux n'était que de 50 % au cours de l'étude de faisabilité et il ressortait à 54-62 % pour le seul cœur artificiel total commercialisé à date. L'étude comptera au total 20 patients.

"Ces données intermédiaires confirment que notre cœur bioprothétique respecte la physiologie du corps humain et permet d'éviter les complications habituelles rencontrées avec d'autres technologies. Il s'agit d'une avancée scientifique et technologique unique qui pourra aider à faire face au problème de l'insuffisance cardiaque terminale, une pathologie majeure dont la prévalence est en augmentation", a commenté le directeur général, Stéphane Piat.

D'un point de vue financier, Carmat assure disposer d'une trésorerie solide. Elle atteignait 25,2 millions d'euros au 31 décembre 2018 contre 44 millions au 30 juin 2018. Ces fonds lui permettront de financer ses développements cliniques et industriels et de préparer la phase commerciale.

De plus, Carmat peut encore tirer au cours des 36 prochains mois jusqu'à 24,2 millions d'euros de lignes de financement flexible en fonds propres mises en place avec Kepler Cheuvreux.

Enfin, le groupe a enfin récemment obtenu un accord de prêt de 30 millions d'euros de la part de la Banque européenne d'investissement.