Carrefour grimpe de 3,42% à 17,84 euros ce jeudi matin, trônant ainsi en tête du CAC 40. Le titre est porté par de nouvelles rumeurs de presse selon lesquelles Auchan envisagerait une nouvelle offre de rachat sur le numéro deux mondial de la grande distribution. Après l'agence Bloomberg, c'est au tour des Echos de fournir plus de précisions concernant une éventuelle proposition.

Selon le quotidien, le prix de 21,50 euros par action Carrefour proposé par Auchan à l'automne dernier, "dont plus de 70 % en numéraire et le solde en titres Auchan dont la valorisation aurait fait capoter le deal, n'a pas manqué de susciter l'intérêt de fonds d'investissement". "Banquiers et investisseurs se seraient du coup manifestés depuis pour proposer de travailler avec le groupe nordiste sur une nouvelle offre", ajoute le journal.

Celui-ci évoque un prix relevé à 23,50 euros, cette fois-ci 100% en numéraire. Et pour financer cette opération, valorisant Carrefour à près de 20 milliards d'euros alors que sa capitalisation boursière est actuellement de 13,8 milliards, la famille Moulin (premier actionnaire du distributeur) pourrait compter sur le soutien de grands fonds d'investissement américains, CVC, KKR et CD&R étant cités.

"Si cette offre devait aboutir, le choix des actionnaires minoritaires serait évident, écrit Invest Securities. A ce stade, rien n'est acquis, les Echos parlent d'un timing qui actuellement ne serait pas approprié, manière de dire qu'il existe des blocages". L'analyste fait bien évidemment référence à l'approche des élections présidentielles en France et du volet social que soulèverait une telle fusion entre deux géants de la distribution.

"Ce deal serait tellement complexe à gérer qu'il serait difficile à rendre productif dans un horizon temporel acceptable avec des surcoûts importants, qui plus est partant d'une configuration entre deux acteurs convalescents sur leur marché domestique", tempère encore Invest Securities.

Le broker conclut que "c'est à l'international que la fusion serait sans doute la plus facile à monitorer, notamment parce que les deux groupes sont géographiquement plus complémentaires que concurrents".