SAO PAULO, 13 avril (Reuters) - Carrefour Brasil a vu ses ventes en ligne plus que tripler en un mois grâce à l'impact des mesures de confinement liées à l'épidémie de coronavirus sur le comportement des consommateurs mais le groupe a vu parallèlement ses coûts augmenter en raison des recrutements et des autres mesures prises face à la pandémie, a déclaré son directeur général à Reuters.

La filiale locale de Carrefour a embauché plusieurs milliers de personnes ces dernières semaines; elle a par ailleurs commencé à mesurer systématiquement la température des salariés comme des clients à l'entrée dans les magasins et doit faire face aux hausses de prix décidées par certains fournisseurs.

"Nous avons réussi à avancer rapidement parce que nous avions l'expérience de cette épidémie en Europe, où tout avait commencé plus tôt, et maintenant nous partageons même avec la France certaines des initiatives que nous prenons au Brésil" a dit Noël Prioux lors d'un entretien vendredi.

"Les ventes du e-commerce ont plus que triplé depuis u mois et les niveaux de fréquentation sont eux aussi en hausse mais nous ne savons pas si cela va continuer", a-t-il dit.

Pour l'instant, environ 3.000 salariés du groupe ont été mis en congés, parmi lesquels ceux considérés comme "à risque" tels que les seniors, les femmes enceintes ou les personnes présentant des symptômes du Covid-19, l'affection respiratoire causée par le nouveau coronavirus.

Parallèlement, carrefour a recruté 4.000 personnes en contrat à durée déterminée et prévoit d'en embaucher un millier d'autres dans les jours à venir, a dit Noël Prioux.

Au total, Carrefour Brasil emploie environ 86.000 personnes

Le groupe a parallèlement entamé des discussions avec ses fournisseurs pour éviter des ruptures d'approvisionnement et des hausses de prix sur 200 produits jusqu'au 3 juin.

"Nous augmentons les volumes et en échange, nos producteurs laissent les prix inchangés", a dit Noël Prioux.

Au final, le coût des mesures liées à l'épidémie et à ses conséquences sur l'activité devraient occulter la croissance des ventes sur les dernières semaines et mettre les marges sous pression, a-t-il ajouté.

"Nous vendons plus mais nous dépensons plus aussi", a-t-il dit. "Actuellement, nos marges sont à peu près les mêmes" qu'avant la crise.

(Gabriela Mello Version française Marc Angrand)