PARIS (Reuters) - Carrefour a annoncé mercredi un programme de rachat de ses propres actions pour un montant de 500 millions d'euros cette année qui témoigne de sa confiance dans le succès de son plan de redressement après un solide premier trimestre, ce qui fait bondir son cours de Bourse.

Le numéro un européen de la grande distribution, qui s'est renforcé le mois dernier au Brésil avec le rachat de Grupo BIG pour environ 1,1 milliard d'euros, a confirmé ses objectifs financiers et opérationnels dans le cadre du plan stratégique "Carrefour 2022".

"Notre confiance dans la bonne marche de notre plan de transformation comme dans notre capacité à générer un cash-flow élevé est encore renforcée", a souligné le PDG du groupe Alexandre Bompard, cité dans un communiqué.

"En ligne avec notre politique d'allocation de capital, nous saisissons l'opportunité offerte par les conditions actuelles de marché pour annoncer un rachat d'actions", a-t-il ajouté.

Ce plan de rachat d'actions est le premier réalisé par Carrefour depuis plus d'une décennie.

A la Bourse de Paris, l'action Carrefour prenait 4,11% à 15,71 euros dans la matinée, contre un gain de 0,43% pour l'indice CAC 40.

Les analystes de JP Morgan estiment que le plan de rachat d'actions de Carrefour fait sens au regard de la récente transaction menée au Brésil et traduit une confiance dans l'activité du groupe.

Carrefour a confirmé son objectif de réaliser 2,4 milliards d'euros d'économie sur une base annuelle d'ici 2023 et de dégager un cash-flow net disponible annuel supérieur à un milliard d'euros à compter de cette année.

Le directeur financier, Matthieu Malige, a déclaré aux analystes que le groupe disposait d'un bilan solide et qu'il n'excluait pas de nouveaux rachats d'actions l'an prochain.

Il a ajouté que l'objectif de génération de trésorerie était basé sur l'hypothèse d'une hausse du bénéfice avant impôts, intérêts, dépréciation et amortissement (Ebitda) cette année par rapport à l'année précédente.

FORTE CROISSANCE EN FRANCE

Au premier trimestre, Carrefour a fait état d'un chiffre d'affaires de 18,56 milliards d'euros, en hausse de 4,2% à périmètre comparable, porté par ses marchés clés en France, en Espagne et au Brésil.

En France, la croissance des ventes a atteint 3,5% au premier trimestre, à données comparables, avec une solide performance dans tous les canaux de distribution du groupe: hypermarchés, supermarchés, magasins de proximité et "Drive".

"La France a fait d'énormes efforts pour revenir dans le jeu. Je suis convaincu que nous pouvons augmenter le niveau de satisfaction", a déclaré Alexandre Bompard, faisant référence à l'objectif du groupe de placer la satisfaction client au coeur de ses initiatives commerciales.

En France, au cours des premières semaines d'avril, la croissance à périmètre comparable, est restée solide, y compris dans les hypermarchés, a souligné le groupe.

Des mesures de restrictions de déplacement et de fermeture de commerce dits non essentiels ont été instaurées début avril pour un mois en France afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus. Carrefour comme d'autres distributeurs ont tiré profit de la demande générée par cette décision.

Carrefour a lancé en janvier 2018 un plan sur cinq ans pour réduire ses coûts et doper ses investissements dans le commerce électronique face à la concurrence d'Amazon.

Le groupe français a été contraint en janvier de renoncer à son rapprochement avec le canadien Couche-Tard dans le cadre d'une opération évaluée à 16 milliards d'euros, en raison notamment de l'opposition du gouvernement français.

(version française Claude Chendjou)

par Dominique Vidalon