Avec précision sur l'entretien avec le directeur général d'Expertise france

MOSSOUL (awp/afp) - L'université de Mossoul en Irak accueille dimanche une quarantaine d'entreprises à l'occasion d'un salon de l'emploi, organisé pour aider les étudiants d'une métropole dont l'économie porte encore les stigmates de la guerre contre les jihadistes.

Organisé par Expertise France, une agence publique de coopération technique, en partenariat avec les deux universités de Mossoul et de Ninive (nord), le salon de trois jours offre aussi des formations pour rédiger un CV et préparer un entretien d'embauche.

Des représentants de multinationales, comme du grand distributeur Carrefour installé au Kurdistan irakien voisin, ou encore le géant français des équipements électriques Schneider Electric, sont présents. La majorité sont toutefois des entreprises locales, notamment du secteur du BTP ou de la transformation agro-alimentaire.

Sur la pelouse du campus, des dizaines d'étudiants déambulent parmi les stands, a constaté un correspondant de l'AFP.

Comme de nombreux jeunes chômeurs, Laith Abdallah, 24 ans, cherche un emploi depuis qu'il a obtenu en 2019 son diplôme d'ingénieur pétrolier. "Notre nombre augmente jour après jour et les opportunités sont rares", déplore-t-il.

"Un jeune doit se marier, aider ses parents, ils n'ont pas trimé pour qu'au final tu restes à leur charge à la maison."

La reconstruction piétine à Mossoul cinq ans après la défaite des jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Le chômage à Ninive touche environ 40% des 18-65 ans, et un jeune sur cinq âgé de 24 à 45 ans, selon le Département statistique de la province.

Moustafa Aziz, 26 ans, travaille pour Mosul Solar. Il espère recruter des diplômés spécialisés en énergies renouvelables ou ingénierie électrique.

"Nos technologies sont récentes, il nous faut des compétences et des expertises spécifiques, nous organisons des formations pour embaucher les jeunes", vante-t-il.

L'événement s'inscrit dans le cadre du projet "Yanhad", financé par la France et l'Union européenne, a expliqué à l'AFP Jérémie Pellet, directeur général d'Expertise France, joint par téléphone par l'AFP à la veille du salon.

"Ca rentre dans notre optique de recherche de perspectives d'avenir et de diversification de l'économie du secteur privé pour la jeunesse irakienne", a-t-il dit.

En raison d'un empêchement de dernière minute son déplacement à Mossoul n'a pas pu se faire mais son discours d'ouverture a été retransmis par vidéo.

En soutenant un incubateur d'entreprises, le projet a aussi formé "à peu près 320 jeunes à l'entrepreneuriat et financé une dizaine de start-up".

Le président de l'Université de Mossoul, Qoussaï al-Ahmadi, qualifie le chômage "d'ogre qui dévore les rêves de la jeunesse".

Son établissement compte environ 70.000 étudiants. Mais grâce au salon il espère "des opportunités d'emploi pour des centaines de jeunes."

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