PARIS (awp/afp) - La fédération de la grande distribution a fait part dimanche de sa "totale incompréhension" et son "opposition" à une fermeture de ses rayons "non-alimentaires", envisagée par le gouvernement pour apaiser les petits commerçants.

Au nom de "l'équité" et de la sécurité sanitaire, le gouvernement pourrait décider dimanche de fermer les rayons "non essentiels" des grandes surfaces, de la culture aux jouets en passant par l'électroménager, plutôt que d'autoriser des petits commerces à rouvrir comme le demandent entrepreneurs et élus.

Selon la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), une telle mesure "manque de justification sur le plan sanitaire", "compliquerait la vie des Français", serait "techniquement très difficile à mettre en oeuvre dans de nombreux magasins", "entraînerait la mise au chômage partiel de plusieurs dizaines de milliers de salariés, sans aucune justification réelle", et créerait une totale distorsion de concurrence avec Amazon, au détriment une nouvelle fois du commerce physique".

Auchan, Intermarché, Netto, Leclerc, Carrefour, Lidl ou encore Système U demandent au gouvernement de "privilégier une réouverture progressive des petits commerces, sur rendez-vous, accompagnée de mesures de contrôle accrues des jauges actuelles dans les magasins".

Le gouvernement pourrait fermer "des rayons de produits qui ne sont pas de première nécessité" dans les grandes surfaces afin de "rétablir l'équité" avec les commerces de proximité, a indiqué dimanche le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Le Premier ministre est l'invité dimanche soir du journal de 20H00 de TF1 et pourrait arbitrer cette question, alors que la polémique monte sur la fermeture des petits commerces pendant le confinement. Jean Castex s'est entretenu en visioconférence avec les fédérations professionnelles ainsi que les associations de commerçants de proximité.

Si le gouvernement venait à prendre cette décision, la grande distribution demande de "définir très précisément les modalités des mesures prises, par décret, notamment la liste des catégories interdites et autorisées, avant toute mise en oeuvre, en prévoyant un minimum de délai technique". Les magasins moyens et petits, en zone urbaine, devraient notamment "bénéficier d'un régime spécifique, pour ne pas remettre en cause leur capacité à rester ouvert et à assurer leur rôle en matière alimentaire".

La FCD demande également de limiter cette mesure "strictement aux produits non essentiels", et non aux produits de "première nécessité" (droguerie, hygiène, petit habillement...) et à des produits vendus ailleurs comme le bricolage, le jardinage et la parapharmacie.

La FCD demande enfin que la durée de cette mesure soit précisée et "la plus courte possible", et que le gouvernement prenne "rapidement des mesures pour empêcher Amazon (...) d'être le grand gagnant des mesures qui pourraient être annoncées".

tsz/tq/zl