À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,45% à 5.765,82 points vers 10h00 GMT alors que les contrats à terme laissaient entrevoir un possible rebond. À Francfort, le Dax cède 0,33% et à Londres, le FTSE lâche 0,39%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,47%, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 perdent tous deux 0,37%.

Les "futures" de Wall Street indiquent quant à eux pour l'instant un rebond prudent à l'ouverture, compris entre 0,3% et 0,5%.

Les marchés mondiaux ont connu une journée noire lundi face à la multiplication rapide des foyers de contaminations au coronavirus en dehors de la Chine.

Les inquiétudes ne sont pas prêtes de s'apaiser alors que l'épidémie continue de se propager. Les autorités sanitaires chinoises ont déclaré mardi avoir recensé la veille 508 nouveaux cas de contamination au coronavirus, portant à 77.658 le nombre de personnes atteintes en Chine continentale depuis le début de l'épidémie.

La Corée du Sud a pour sa part recensé 60 cas supplémentaires de contamination au coronavirus, portant à 893 le nombre de patients diagnostiqués dans le pays. En Espagne, un troisième cas a été enregistré et l'Iran a enregistré son quatorzième décès.

"Le scénario de rebond rapide de l'activité économique au deuxième trimestre n'est plus privilégié par une majorité d'investisseurs. Tout porte à croire que l?impact économique de la crise va perdurer bien plus longtemps qu?initialement prévu. La seule certitude que nous avons à ce stade est que le fuite vers la liquidité et vers les valeurs refuge va perdurer", ont déclaré les économistes de Saxo Banque dans une note.

VALEURS

Les compartiments très exposés à la Chine sont sanctionnés, en premier lieu l'automobile qui recule de 1,45% après avoir déjà perdu 5,5% la veille. Michelin est lanterne rouge du CAC 40 avec un repli de 2,87% et Renault perd 2,60%. Continental (-3,29%) compte parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600.

Le groupe français de prêt-à-porter SMCP, propriétaire des marques Sandro, Maje, Claudie Pierlot et De Fursac, a annoncé que ses ventes et sa rentabilité en Chine étaient "sensiblement impactées" par l'épidémie de coronavirus, ce qui fait chuter son cours de plus de 10%, à un plus bas historique.

L'action Carrefour gagne 1,91%, portée par le relèvement de recommandation de Morgan Stanley à "surpondérer".

A Londres, Prudential prend 2,04% après une prise de participation de 2 milliards de dollars par Third Point, le fonds de l'investisseur milliardaire Daniel Loeb, qui a exhorté l'assureur britannique à se scinder en deux entités.

EN ASIE

L'indice Kospi de la Bourse de Séoul a rebondi de 1,18% après avoir chuté la veille à la suite du déclenchement de l'état d'alerte sanitaire maximal dans le pays.

Les Bourses continentales chinoises, qui avaient échappé au vent de panique lundi, ont fini en légère baisse. Le CSI 300 des grandes capitalisations a reculé de 0,22%.

Fermée lundi, la Bourse de Tokyo a été rattrapée par le mouvement de vente général de la veille et a baissé de 3,34%.

A WALL STREET

L'indice Dow Jones a cédé 3,56% à 27.960,80 points lundi et le S&P 500 a lâché 3,35% à 3.225,90 points, soit leur plus fort repli journalier depuis février 2018.

De son côté, le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a reculé de 3,71% à 9.221,280 points, plombé notamment par Apple (-4,75%) alors que les ventes de smartphones en Chine ont baissé de plus d'un tiers en janvier.

TAUX

L'aversion au risque pousse toujours les investisseurs vers la dette souveraine dont les rendements reculent ce mardi. Celui des Treasuries à dix ans recule légèrement à 1,3688% après un creux la veille à 1,3520%, non loin de son plus bas historique à 1,321% touché en juillet 2016.

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, cède deux points de base, évoluant à -0,497%, proche du plus bas de quatre mois à -0,50% touché la veille en séance.

CHANGES

La forte baisse des rendements obligataires américains pèse sur le dollar, ce qui permet à l'euro de revenir au contact de 1,086 et au yen de s'éloigner des plus bas de près d'un an touchés en fin de semaine dernière.

L'indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, recule de 0,17%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole se stabilisent à la faveur de rachats à bon compte mais le marché reste soumis aux craintes persistantes liées à la propagation du coronavirus en Chine et à ses répercussions sur la demande.

Le baril de Brent reprend 0,11% à 56,36 dollars, après avoir perdu 3,8% la veille, et celui le baril de brut léger américain (WTI) est quasiment stable, autour de 51,37 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga