Le distributeur a indiqué, sans donner de détails, qu'il s'agissait d'actifs "notamment immobiliers" - il est propriétaire d'un certain nombre de murs de ses magasins, notamment de son enseigne de centre-ville Monoprix.

Le groupe n'a pas précisé si la foncière Mercialys, dans laquelle il détient plus de 40%, était dans le périmètre des actifs concernés.

La moitié environ des cessions devrait intervenir en 2018 et l'autre moitié début 2019, a-t-il simplement annoncé.

La dette financière nette du groupe, qui s'est à nouveau alourdie pour totaliser 4,1 milliards d'euros à la fin 2017, contre 3,37 milliards un an plus tôt, devrait ainsi être réduite de l'ordre d'un milliard à la fin 2018.

Ce plan vient s'ajouter à la cession prévue de Via Varejo, distributeur brésilien de produits électroniques mis en vente en novembre 2016 mais qui n'a toujours pas été cédé.

Le groupe a également confirmé ses objectifs financiers pour 2018 et précisé qu'il anticipait, au deuxième trimestre, une croissance de ses ventes en données comparables supérieure à celle du premier trimestre.

Son directeur financier Antoine Giscard d'Estaing a précisé lors d'une conférence téléphonique que le résultat opérationnel du groupe en France serait en progression d'environ 10% en 2018 et au-delà.

Après des ventes décevantes en 2017, un avertissement sur ses résultats en France et des résultats annuels jugés peu lisibles et ne permettant pas de desserrer une contrainte financière toujours prégnante, le titre Casino s'est effondré en Bourse depuis le début de 2018.

L'offensive de Michel Edouard Leclerc dans la livraison à domicile à Paris a fait le reste, selon les analystes de Bryan Garnier.

INQUIÉTUDES GRANDISSANTES

Dans le même temps, les inquiétudes ont grandi concernant les flux de trésorerie du groupe et les échéances de dettes de Rallye, sa maison-mère, dont les CDS ("credit default swaps", instruments de couverture sur le risque de défaut) se sont envolés.

Le titre Casino, qui abandonne 35% depuis le début de l'année, a fini à 32,92 euros lundi soir, après avoir touché un plus bas historique à 32,44 euros.

La dette brute de Rallye, qui détient 51% du capital de Casino, est estimée à 3,16 milliards par les analystes de Barclays. Celle de la Foncière Euris, qui détient 56,2% de Rallye, est évaluée à 252 millions, et celle de Finatis, qui contrôle 89,4% de Foncière Euris, à 96 millions d'euros.

Attaqué par le fonds Muddy Waters à la fin 2015 pour manque de transparence, pile de dettes et ingénierie financière masquant la baisse de ses performances, Casino avait été dégradé par l'agence S&P en catégorie spéculative, et avait déjà été contraint de céder ses très rentables actifs asiatiques pour regagner la confiance des investisseurs.

"Nous continuerons de générer du free cash flow et nous tirerons aussi les bénéfices de nos cessions en 2019", a indiqué le directeur financier.

"Si nous faisons mieux, et plus vite, tout ce qui sera réalisé au-delà de notre plan pourra être utilisé comme des options créatrices de valeur pour les actionnaires", a-t-il ajouté.

(Edité par Cyril Altmeyer)

par Pascale Denis