Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a gagné 1,24% vendredi, sa meilleure séance depuis le début du mois, un rebond qui ne compense pas les lourdes pertes de la semaine, marquée par des prises de bénéfices sur le luxe et les inquiétudes sur la dette américaine.

L'indice vedette CAC 40 a gagné 89,91 points à 7.319,18 points, la meilleure performance depuis le 5 mai. Il brise ainsi une série de quatre baisses, qui a amené la cote Parisienne à son plus bas niveau depuis fin mars.

Mais au total le CAC 40 connaît sa pire semaine depuis la mi-mars (-2,31%).

La cote Parisienne a tourné autour de l'équilibre au cours de la première partie de séance, avant d'accélérer à partir de la mi-journée, puis avec l'ouverture des marchés américains.

C'est "un rebond technique", estime Lionel Melka, associé de Swann Capital. "On souffle, en se disant que sur l'histoire du plafond de la dette, on va trouver une solution", estime-t-il.

Les discussions sur le plafond de la dette américaine semblent avancer dans la bonne direction entre la Maison Blanche et les leaders du Congrès, même si un vote d'approbation ensuite sera difficile à obtenir de la part des élus républicains.

Les discussions entre la Maison Blanche et l'opposition républicaine sont "productives", a assuré jeudi la porte-parole de l'exécutif, Karine Jean-Pierre, éloignant la perspective d'un défaut de paiement des Etats-Unis.

"Le marché déteste l'incertitude. Tout le monde se dit que ce serait idiot d'arriver à une situation de défaut, mais il y a toujours le risque que ça dérape", dit M. Melka pour expliquer la tension qui a animé cette semaine tous les marchés.

Par ailleurs, le rapport sur l'inflation aux Etats-Unis, indicateur le plus attendu de cette semaine, n'est pas forcément allé dans le sens des investisseurs car "il montre que l'inflation persiste", retient M. Melka.

L'indice PCE, le préféré de la banque centrale américaine, a augmenté de 4,4% sur un an en avril, contre 4,2% le mois précédent. Plus inquiétant, l'indice sous-jacent, qui exclut les secteurs aux prix volatils comme l'alimentation et l'énergie, a accéléré à 4,7%.

Les dépenses des ménages américains ont fortement augmenté (+0,8% en avril), ce qui est en partie le reflet de la hausse des prix, tandis que leurs revenus ont aussi progressé (+0,4%).

Mais cette résistance de l'économie donne aussi plus de latitude à la Fed pour monter encore ses taux directeurs.

Les investisseurs accordent désormais une probabilité de plus 35% à ce scénario qui leur semblait exclu au début du mois.

En conséquence, les taux d'intérêt de la France sont repartis une nouvelle fois à la hausse: le taux pour l'emprunt à 10 ans a atteint 3,11%.

La dette de Casino sur la table

A la reprise de sa cotation après trois jours de suspension, l'action du distributeur Casino tombait de 6,43% à 6,33 euros, conséquence de l'annonce de l'ouverture d'une procédure de conciliation afin de renégocier son important endettement. En début de séance, Casino avait perdu plus de 10%.

L'action de sa maison-mère Rallye a dévissé encore de 10,00% à 0,90 euro. Depuis le début de l'année, le titre Casino a perdu plus d'un tiers de sa valeur et celui de Rallye environ 66%.

AG électrique chez TotalEnergies

Les actionnaires de TotalEnergies (+1,38% à 55,76 euros) ont largement validé vendredi la stratégie climat du groupe, au cours d'une assemblée générale tenue sous la pression de manifestants, massés à l'extérieur, mais aussi du gouvernement, qui l'appellent à se détourner plus vite des énergies fossiles.

Rebond du luxe

Malmenées en milieu de semaine, les valeurs du luxe ont progressé nettement vendredi: LVMH a pris 2,44% à 843,50 euros, deuxième progression du CAC 40. Hermès a pris 2,32% à 1.959,20 euros, Kering 1,43% à 517,70 euros.

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