Pour sa reprise de cotation, Casino est logé à la dernière place du marché SRD dans le sillage de la réalisation effective d'une restructuration financière massivement dilutive. Le titre s'effondre de 66,60% à 0,0357 euro, ayant perdu 95% de sa capitalisation boursière depuis le début de l'année. En grande difficulté, le distributeur stéphanois est désormais dans le giron du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, de Marc Ladreit de Lacharrière et du fonds Attestor. Le groupe est dorénavant dirigé par une nouvelle équipe incarnée par Laurent Pietraszewski et Philippe Palazzi.

Le premier est président du conseil d'administration tandis que le second est administrateur et directeur général.

L'opération a "entraîné un changement de contrôle du groupe Casino au profit de France Retail Holdings S.à r.l., une entité ultimement contrôlée par M. Daniel Kretinsky", détaille l'entreprise.

"C'est un groupe parisien du point de vue du chiffre d'affaires, mais du point de vue du nombre de magasins, nous sommes une entreprise très provinciale ", a assuré dans un entretien à l'AFP et au Progrès diffusé hier soir le nouveau directeur général, Philippe Palazzi. Selon lui, Casino n'est " pas encore hors de danger " et il y aura " sans doute un plan de départs volontaires ". Son but est d'en faire un champion de la " proximité ".

Fin de partie pour Jean-Charles Naouri

Cette nouvelle prise de contrôle met donc fin au règne de 20 ans du propriétaire de Casino, Jean-Charles Naouri, âgé de 75 ans.

En raison de la faiblesse du prix de l'action, le groupe compte réaliser courant avril un regroupement des actions composant le capital social : 100 actions ordinaires d'une valeur nominale d'un centime d'euro chacune seront échangés contre 1 action nouvelle d'une valeur nominale d'un euro chacune.

Casino précise dans un communiqué que son assemblée générale annuelle se tiendra le 11 juin prochain.

Rappelons que Casino a essuyé en 2023 une perte nette de 5,66 milliards d'euros contre une perte de 316 millions d'euros en 2022.  Son Ebitda a reculé de 21,8%, dont un effet périmètre négatif de 7,4%, à 765 millions d'euros, reflétant une marge de 8,5%. 

La dette du distributeur doit être ramenée de 7,4 milliards d'euros à fin 2023 à un peu plus de 2,6 milliards d'euros, avec des échéances de remboursement allant de janvier 2027 à fin mars 2028.

Les effectifs français du distributeur vont passer de 50000 fin 2022 à 28212 après la cession de nombreux magasins à ses concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour.