Paris (awp/afp) - Rallye, l'ancienne maison mère du distributeur Casino qui avait été sanctionnée par l'Autorité des marchés financiers en écopant d'une amende de 25 millions d'euros pour manipulation de marché mi-2023, s'est désistée de son appel, a appris l'AFP vendredi de sources proches du dossier.

Rallye, par laquelle l'ancien PDG de Casino Jean-Charles Naouri contrôlait le distributeur qui a connu de graves difficultés financières, avait été sanctionnée par le gendarme boursier français pour avoir "diffusé des informations fausses ou trompeuses susceptibles de fixer le cours du titre Rallye à un niveau anormal ou artificiel" en 2018 et 2019.

Son directeur général de l'époque, Franck Hattab, fait aussi l'objet d'une amende de 1 million d'euros.

Rallye avait annoncé en septembre 2023 faire appel de la décision de l'AMF, et la cour d'appel de Paris devait étudier ce recours fin septembre, mais la société s'est désistée, a appris l'AFP de sources proches.

De son côté Franck Hattab s'est désisté de son recours le 30 mai dernier, indique l'AMF sur son site internet.

Les sanctions pesant sur eux deviennent de ce fait définitives.

Le gendarme boursier n'a pas fait de commentaire auprès de l'AFP. La Cour d'appel n'a ni confirmé ni démenti l'information selon laquelle Rallye s'était désisté.

Dans le viseur de l'AMF, des informations publiées par Rallye entre mars 2018 et mai 2019 concernant ses résultats annuels 2017, ses résultats du premier semestre 2018 et ses résultats annuels 2018 qui "donnaient aux investisseurs une image de sa situation de liquidité plus favorable qu'elle ne l'était réellement".

Jean-Charles Naouri était alors le président de son conseil d'administration.

La rentrée 2018 avait été agitée pour Casino, ciblé par des fonds dits vendeurs à découvert qui jugeaient son cours de Bourse surévalué. Ces fonds, dont le plus actif est Muddy Waters, pointaient le lourd endettement du distributeur.

Casino employait encore fin 2022 quelque 200'000 personnes dans le monde, dont 50'000 en France, avant de multiplier les cessions. Ses effectifs sont passés en-dessous des 30'000 salariés avant même un plan social encore en discussion, qui selon les syndicats pourrait toucher plus de 3'000 postes. La direction évoque pour sa part "moins de 3000 postes", le nombre total étant attendu en novembre.

Le groupe a connu en 2023 une spectaculaire restructuration de sa dette et est tombé dans l'escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

afp/ck