Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a terminé en baisse mercredi, dans le sillage de Wall Street, sur fond d'inquiétudes des investisseurs devant la hausse des taux d'intérêt de la dette américaine qui fait craindre une dégradation de la conjoncture économique mondiale.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,28% (-62,80 points) à 22.215,32 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé de 0,11% (-2,02 points) à 1.767,73 points.

Sur le volet des changes, la tendance était pourtant favorable aux titres des entreprises exportatrices japonaises, le yen se repliant nettement: le dollar montait ainsi à 109,09 yens, contre 108,81 yens la veille, tandis que l'euro grimpait à 133,20 yens, contre 132,93 yens.

Wall Street a clôturé en fort repli mardi, affectée par le franchissement du seuil symbolique de 3% sur la rémunération de la dette américaine à dix ans.

Mais si cela a pesé sur le climat de la place tokyoïte, les courtiers se voulaient plutôt sereins.

"La hausse des taux n'est pas entièrement négative car cela dope le dollar et génère donc un yen plus faible, ce qui est positif pour le Japon où il y a de nombreux groupes exportateurs", a commenté pour l'agence Bloomberg Naoki Kamiyama, analyste chez Nikko Asset Management.

De fait, les constructeurs d'automobiles ont terminé dans le vert, au moment où s'ouvre le salon automobile de Pékin. Toyota, qui a annoncé à cette occasion le lancement d'ici à 2020 de dix nouveaux véhicules électrifiés en Chine, a gagné 0,81% à 7.168 yens. Nissan a pris 0,43% à 1.153 yens et Honda 1,20% à 3.785 yens.

- Takeda dévisse de 7% -

Dans l'électronique, le tableau a été moins positif: Sony a perdu 0,51% à 5.410 yens, et Panasonic 0,12% à 1.604,5 yens.

Mais les regards étaient surtout tournés vers le laboratoire pharmaceutique Takeda, dont l'action a plongé de 7,02% à 4.510 yens alors qu'il se rapproche d'un accord pour racheter l'irlandais Shire, une acquisition à 46 milliards de livres (52,6 milliards d'euros).

Les investisseurs s'interrogent sur la capacité de Takeda à financer une telle opération, la plus importante jamais réalisée pour un groupe japonais. L'agence de notation Moody's a menacé de dégrader la note de long terme du groupe de plusieurs crans.

Autre dégringolade, celle du sidérurgiste Kobe Steel (-3,55% à 1.138 yens): il a annoncé faire l'objet d'une enquête de la justice au sujet du scandale de données falsifiées révélé l'an dernier.

Chute également du côté du fabricant d'engins de chantier Komatsu (-3,35% à 3.768 yens): il a souffert de la dégringolade boursière, mardi à New York, de son rival américain Caterpillar qui a jeté un froid en mettant en garde contre une hausse inattendue des prix de l'acier.

Le groupe Nidec, spécialiste des moteurs pour divers appareils, a aussi fléchi, bien que dans une moindre mesure (-1,75% à 16.475 yens) au lendemain de la publication de prévisions inférieures aux attentes des analystes. Il a en outre fait état de l'acquisition pour 1,08 milliard de dollars d'Embraco, entité du géant américain de l'électroménager Whirlpool.

Parmi les autres informations du jour, la maison de commerce Itochu a indiqué qu'elle mettait fin à sa participation au projet de construction d'une centrale nucléaire en Turquie, remporté en 2013 avec son compatriote Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et le français Engie. La nouvelle n'a semble-t-il guère eu d'impact sur son action, qui a terminé sur un modeste gain de 0,25% à 2.187 yens.

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