New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé en début de séance mardi, réagissant mal à un indicateur d'inflation très élevé, avant une communication de la Banque centrale américaine (Fed) mercredi.

Vers 15H00 GMT, le Dow Jones gagnait 0,27% à 35.747,29 points, l'indice Nasdaq, fortement influencé par les valeurs technologiques, perdait 1,01% à 15.257,32 points, et l'indice élargi S&P 500, 0,40% à 4.650,39 points.

Les indices ont mal réagi à la publication de l'indice des prix à la production par le département du Travail.

L'indice a augmenté de 0,8% sur un mois en novembre, soit sensiblement plus que les 0,5% attendus. Sur un an, le PPI a progressé de 9,6%, soit le rythme le plus élevé depuis que le ministère publie des chiffres sur douze mois (2010).

L'indice des prix à la consommation pour le même mois ayant déjà été publié vendredi, "il n'y a pas tant de nouvelles informations que ça", a fait valoir Karl Haeling, de la banque LBBW. "Mais comme on est à un record, ça a un peu choqué les gens."

Le fait que la publication intervienne quelques minutes avant le début de la réunion des membres du comité de politique monétaire de la Fed a aussi joué, sur un marché déjà nerveux.

Lundi, Wall Street avait déjà pâti d'un regain de tension, essentiellement lié à de mauvaises nouvelles du variant Omicron, détecté en Chine pour la première fois.

Si les investisseurs se sont longtemps inquiétés de ce qu'ils considéraient comme le déni de la Fed face à l'inflation persistante, certains s'inquiètent aujourd'hui d'une possible réaction trop vigoureuse à la hausse des prix.

"Il y a tellement de pression politique sur les démocrates que (le président Joe) Biden pousse (le président de la Fed Jerome Powell) à combattre l'inflation", observe Karl Haeling.

"Et le marché voit un risque accru que la Fed n'en fasse trop et ne ralentisse l'économie plus qu'elle ne le voudrait", poursuit l'analyste. La Fed doit communiquer mercredi à l'issue de sa réunion, qui sera suivie d'une conférence de presse de Jerome Powell.

Le taux des emprunts d'Etat américains à 10 ans se tendait à 1,46% contre 1,42% la veille.

Pour Karl Haeling, le manque de visibilité actuelle et la proximité de la fin de l'année incitent les investisseurs à solder une partie de leurs positions.

"Si le variant Omicron n'est peut-être pas particulièrement virulent, il a tout de même la capacité de perturber la productivité si davantage de gens tombent malades", a souligné, de son côté, Patrick O'Hare, ce qui ajoute à l'incertitude ambiante.

Mardi, les très grosses capitalisations de Wall Street qui ont connu une année faste comme Microsoft (-2,79%), Alphabet (-2,58%) ou Tesla (-1,67%), étaient toutes en repli.

Au sein du Dow Jones, lui même en hausse, plusieurs sociétés relativement malmenées ces derniers mois étaient recherchées, signe d'une rotation de la part des investisseurs, comme le spécialiste des engins de chantier Caterpillar (+1,27%), le groupe pharmaceutique Amgen (+0,57%) ou le conglomérat industriel Honeywell (+0,38%).

Ailleurs, le spécialiste de la sûreté alimentaire Neogen (+5,60% à 42,37 dollars) bénéficiait de l'annonce de sa fusion avec la division du conglomérat 3M (+0,62% à 175,66 dollars) dédiée à cette activité, pour créer un groupe valorisé environ 9,3 milliards de dollars.

Ce métier était logé dans la branche santé de 3M, dont les revenus ont représenté environ un quart du chiffre d'affaires du groupe en 2020.

MGM Resorts gagnait 1,64% à 41,02 dollars après l'annonce de la vente de son célèvre casino et hôtel Mirage à Las Vegas pour 1,08 milliard de dollars.

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