Introduites à 263 dollars hongkongais, les actions CATL ont atteint 311,40 HKD lors de leur première séance de cotation pour une hausse de 18,4% sur la journée. L’opération a permis à l’entreprise de lever 4,6 milliards de dollars, un montant qui pourrait grimper à 5,3 milliards en cas d’exercice intégral de l’option de surallocation. Ce serait alors la plus grande levée de fonds à Hong Kong depuis l’introduction de Kuaishou en 2021.

L’offre a rencontré un fort engouement : la tranche institutionnelle a été sursouscrite 15 fois, et la tranche destinée aux particuliers 151 fois, selon les documents transmis par CATL. Cette cotation porte le total des fonds levés à Hong Kong cette année à 7,73 milliards de dollars, contre seulement 1,05 milliard à la même période en 2024, selon les données de LSEG. Déjà coté à Shenzhen, CATL poursuit ainsi son internationalisation, renforçant sa présence sur les marchés de capitaux mondiaux.

Un signal fort pour la place financière de Hong Kong

Pour les autorités boursières locales, cette introduction réussie pourrait relancer une place hongkongaise en mal d’attractivité ces derniers trimestres. Bonnie Chan, directrice générale du Hong Kong Exchanges and Clearing, a salué un signal fort : plus de 40 sociétés cotées en Chine continentale envisageraient désormais une cotation complémentaire à Hong Kong.

Wang Shuguang, de la banque CICC, co-sponsor de l’opération avec JPMorgan, Bank of America et China Securities International, voit dans cette opération un signal encourageant pour les entreprises industrielles chinoises souhaitant s’ouvrir aux investisseurs internationaux.

L'essentiel des fonds levés servira à financer la construction d'une usine en Hongrie, destinée à fournir des batteries à des constructeurs européens comme BMW, Stellantis ou Volkswagen.

Contexte politique favorable et dynamique sectorielle

La réussite de cette cotation a également été portée par une accalmie commerciale entre la Chine et les États-Unis. Une trêve tarifaire de 90 jours a été annoncée alors que la période de constitution du carnet d’ordres de CATL venait de débuter. Cette conjoncture a poussé certains investisseurs institutionnels internationaux à participer in extremis à l’opération.

Malgré l’interdiction faite aux investisseurs américains opérant depuis les États-Unis de souscrire à l’offre, plusieurs d’entre eux ont contourné l’obstacle via des comptes offshore. CATL figure depuis janvier sur une liste noire du Département de la Défense américain en raison de supposés liens avec l’armée chinoise, une désignation que l’entreprise conteste et tente de faire retirer. Dans cette conjoncture, il est aisé de croire que cette double cotation était plutôt destinée à Wall Street et que cette inscription en liste noire a quelque peu changé les plans de la firme chinoise.

La société a placé plus de 135 millions d’actions dans le cadre d’une opération très convoitée. Les investisseurs institutionnels se sont rués sur l’offre, avec une demande plus de 15 fois supérieure à l’offre disponible. Du côté des particuliers, l’enthousiasme a été encore plus spectaculaire : la tranche retail a été sursouscrite 151 fois. Leader mondial incontesté du secteur, CATL détient actuellement 38% du marché des batteries pour véhicules électriques, en hausse par rapport à 36% l’an dernier selon SNE Research. Pour son fondateur Robin Zeng, cette introduction marque un tournant : “C’est un point de départ pour notre intégration plus large dans les marchés mondiaux de capitaux et pour contribuer à l’économie zéro carbone à l’échelle mondiale.”