Zurich (awp) - Ceva Logistics s'est enfoncé dans le rouge l'an dernier, sous le poids notamment des charges liées à son entrée à la Bourse suisse en mai 2018. Le groupe américain de logistique a essuyé une perte nette de 242 millions de dollars, contre un débours de 197 millions en 2017.

Le résultat d'exploitation avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) s'est pour sa part inscrit à 198 millions de dollars (196,2 millions de francs suisses), en repli de 13,9% sur un an, annonce mercredi l'entreprise établie à Baar. La marge correspondante a fléchi de 60 points de base à 2,7%.

Comme annoncé en début de mois, l'Ebitda ajusté, qui comprend l'apport de l'entreprise commune avec Anji, a chuté de 7,1% à 260 millions de dollars. Le tassement reflète notamment les difficultés rencontrées dans les affaires de logistique contractuelle en Italie, un partenaire transalpin de Ceva s'étant déclaré en faillite.

Sans ces éléments exceptionnels, l'Ebitda ajusté se serait inscrit à un 314 millions de dollars. Quant au chiffre d'affaires, lui aussi déjà publié, il s'est établi à 7,36 milliards de dollars, en hausse de 5,2%.

Objectifs confirmés

Evoquant ses perspectives, le groupe confirme ses objectifs à moyen terme, malgré les déboires affichés en Italie. A l'horizon 2021 Ceva Logistics table sur un chiffre d'affaires supérieur à 9 milliards de dollars, soit une croissance organique moyenne annuelle de 5%.

L'apport de l'unité de logistique CMA CGM Logstics, qui sera intégrée au groupe à l'issue de l'offre publique d'achat de l'actuel actionnaire de référence CMA CGM, se montera à 630 millions de dollars. La direction relève son objectif d'Ebitda entre 470 et 490 millions de dollars, contre 380 millions jusqu'alors.

Pour mémoire, CMA CGM, qui détient près du tiers des parts de Ceva Logistics a lancé le 12 février dernier son OPA. L'armateur marseillais, qui prévoit d'étoffre sa participation entre 50 et 60%, propose aux actionnaires du groupe 30 francs suisses par titre. L'offre du français constitue une porte de sortie pour les investisseurs critiques.

Le conseil d'administration de Ceva avait en effet recommandé aux autres propriétaires du groupe de rejeter l'offre de rachat de CMA CGM, estimant le prix proposé de 30 francs suisses par action très fortement inférieur à la valorisation de l'entreprise. La proposition CMA CGM fait écho à celle du danois DSV, lancée en octobre au même prix de 30 francs suisses par titre, une tentative ayant échoué devant les réticences de Ceva et de son actionnaire de référence.

La prise de contrôle de Ceva par CMA CGM, pour autant qu'elle soit effective, entraînera aussi le remboursement d'une partie significative de la dette de la société américano-zougoise, laquelle se montait au total à près de 1,5 milliard de dollars. Cette dernière planche actuellement sur un nouveau modèle de financement afin de parer à cette éventualité.

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