Berlin (awp/afp) - L'énergéticien Vattenfall a annoncé lundi la cession de ses activités dans le charbon en Allemagne au tchèque EPH, moyen pour le groupe public suédois de se désengager enfin de ces activités à la rentabilité en berne.

Troisième producteur d'électricité en Allemagne, Vattenfall avait lancé en septembre le processus pour se séparer de la totalité de ses actifs allemands d'extraction et de production de lignite, mines et centrales thermiques, ainsi que de dix centrales hydroélectriques. Après cette cession, le suédois, actif dans plusieurs pays d'Europe, n'aura plus que quelques actifs parsemés dans les énergies fossiles.

Le paquet cédé à EPH, adossé au fonds d'investissement PPF basé à Jersey, représente un dixième de la production d'électricité allemande et quelque 8.000 salariés. Il est peu attractif, dans un contexte de prix bas de l'électricité et alors que le charbon, ennemi à abattre dans la lutte contre le réchauffement climatique, est de plus en plus décrié.

Résultat, Vattenfall a vendu à perte cet actif encombrant.

"Le résultat de ce désinvestissement dans les comptes de Vattenfall pour le deuxième trimestre 2016 sera de l'ordre de -22 à -27 milliards de couronnes suédoises (entre -2,4 et -2,9 milliards d'euros)", a indiqué le groupe dans un communiqué. Mais "si Vattenfall en était resté le propriétaire, l'impact négatif sur les résultats de Vattenfall serait plus élevé", précise-t-il.

Les candidats ne se sont pas bousculés au portillon. L'ONG Greenpeace s'est mise sur les rangs, avec dans l'idée de démanteler ensuite les mines et les centrales, mais s'est faite retoquer. Outre EPH, la presse avait fait état de l'intérêt de son compatriote CEZ. Ce dernier aurait finalement jeté l'éponge. Le mois dernier, EPH avait indiqué avoir soumis une offre ferme.

Le groupe tchèque, gros acteur du secteur de l'énergie en Europe centrale, est déjà propriétaire d'un autre producteur de charbon allemand, Mibrag. Il a d'ores et déjà fait savoir que les deux entités allemandes continueraient à opérer indépendamment l'une de l'autre.

Les projets de cession de Vattenfall ont soulevé beaucoup d'inquiétudes en Allemagne. Les activités qui changent de main sont concentrées dans la Lusace, à l'est, près de la frontière polonaise, une région d'ex-RDA au chômage élevé et aux structures économiques fragiles. Vattenfall y est un des plus gros employeurs. Le gouvernement allemand a gardé un oeil attentif sur le processus.

afp/rp