Washington (awp/afp) - Les cours du pétrole ont fait le yo-yo mardi, terminant finalement en baisse, alors que les incertitudes persistent sur le front géopolitique, notamment vis-à-vis des négociations sur le nucléaire iranien et la guerre en Ukraine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a lâché 0,24% à 65,38 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, a perdu 0,21% à 62,56 dollars.

"Il n'y a pas beaucoup de catalyseurs en ce moment, et le marché a plus de questions que de réponses", notamment d'un point vue géopolitique, résume auprès de l'AFP Phil Flynn, de Price Futures Group.

La semaine dernière, un vent d'optimisme concernant un potentiel accord sur le nucléaire entre l'Iran et les Etats-Unis avait fait baisser les cours du pétrole, mais le marché a depuis rétropédalé sur ses projections quant à l'issue des négociations.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a dit mardi qu'il "n'était pas optimiste quant aux négociations", note M. Flynn.

"Nous ne pensons pas que [les pourparlers actuels] aboutiront à quelque résultat que ce soit", a-t-il déclaré lors d'un discours à Téhéran, ajoutant que nier le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium était "une grosse erreur".

En cas de rupture des négociations, les Etats-Unis pourraient accentuer les sanctions contre le secteur pétrolier iranien dans le cadre de la "pression maximale" voulue par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.

Toujours côté géopolitique, Donald Trump a affirmé lundi que la Russie et l'Ukraine allaient "démarrer immédiatement des négociations en vue d'un cessez-le-feu" après son appel avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lequel n'a cependant pas consenti à un arrêt des combats sans conditions comme réclamé par Washington et Kiev.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part accusé mardi le Kremlin de "gagner du temps" en faisant traîner les discussions.

L'Union européenne a par ailleurs adopté mardi des sanctions contre de nouveaux navires pétroliers "fantômes" utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes contre les exportations de pétrole russe.

La Russie fait partie des trois plus grands producteurs d'or noir au monde -avec les Etats-Unis et l'Arabie saoudite-, avec une production de plus de 9 millions de barils quotidiens selon les données de l'Agence internationale à l'énergie.

"Mais le gros titre du jour qui pèse sur les cours", selon M. Flynn, "est que les États-Unis vont prolonger de 60 jours la dérogation accordée à Chevron au Venezuela", l'analyste citant une information de l'agence Bloomberg.

Le Venezuela pourrait continuer d'exploiter pendant deux mois les champs de pétrole que doit abandonner le groupe américain Chevron.

La major pétrolière était initialement contrainte de cesser ses opérations dans le pays avant le 27 mai en raison de la révocation de sa licence par Washington.

Donald Trump a annoncé le 26 février la révocation de la licence de Chevron, avec l'objectif d'asphyxier économiquement le Venezuela à renfort de sanctions.

afp/rp