Pékin (awp/afp) - Lourdement endetté, l'ex-numéro un de l'immobilier en Chine Evergrande a vendu pour un milliard de dollars un terrain qu'il avait réservé à Shenzhen (sud de la Chine), a-t-on appris lundi dans un document officiel.

L'ex-poids lourd de l'immobilier est étranglé par une dette estimée l'an dernier à quelque 300 milliards de dollars, dans un secteur en crise en Chine. Il est en pleine négociation pour la restructurer.

Le terrain de 10'377 m2 avait été réservé pour son siège à Shenzhen, tentaculaire centre technologique voisin de Hong Kong. Il a été vendu à un promoteur immobilier local, Shenzhen Anhe No. 1 Real Estate Development Co.

Evergrande fait partie des nombreux promoteurs immobiliers chinois qui luttent pour leur survie.

Le secteur, crucial pour la croissance chinoise, a été rendu exsangue par un durcissement des règles de financement et par la pandémie, qui ont placé nombre de promoteurs au bord de la faillite.

Des acteurs importants du secteur comme Evergrande n'ont pas réussi à mener à bien certains projets immobiliers, suscitant la colère des acheteurs.

La Chine a connu un boom du secteur immobilier depuis la libéralisation du marché en 1998, dans un pays où l'acquisition d'un bien est souvent un prérequis au mariage et un investissement.

Les promoteurs ont pu se développer à vitesse grand V grâce aux prêts bancaires. Mais leur endettement a tellement augmenté que les autorités ont décidé de mettre le holà à partir de 2020.

L'accès au crédit pour les promoteurs s'est depuis considérablement réduit, tandis que la demande en biens immobiliers piquait du nez en Chine sur fond de ralentissement économique et d'incertitudes liées aux restrictions contre le Covid-19.

Mi-novembre la presse chinoise a dévoilé des mesures prises par Pékin pour relancer le secteur incluant en particulier un soutien au crédit.

L'immobilier en Chine pèse avec le secteur de la construction, environ un quart du PIB, et fait vivre une armée de travailleurs peu qualifiés.

afp/ck