Pékin (awp/afp) - L'action Evergrande a bondi en Bourse lundi après l'arrivée à la direction du groupe immobilier chinois endetté d'un cadre d'une entreprise publique, interprétée par les investisseurs comme la première étape vers un plan de sauvetage.

Ecrasé par un endettement d'environ 260 milliards d'euros, le promoteur Evergrande se débat depuis plusieurs mois pour honorer ses paiements d'intérêts.

L'annonce dimanche de l'entrée au conseil d'administration de Liang Senlin du groupe China Cinda Asset Management, un des quatre plus grands gestionnaires d'actifs publics de Chine, a néanmoins rassuré les marchés.

Evergrande a terminé lundi en hausse de près de 4% à la Bourse de Hong Kong.

Outre ce changement à la direction du groupe, Evergrande a aussi annoncé l'arrivée de Shawn Siu, le patron de sa branche véhicules électriques, pariant sur le dynamisme du secteur pour sortir de ses déboires immobiliers.

En dépit d'une trésorerie dans le rouge et d'échéances de remboursement non honorées ces dernières semaines, Evergrande répète à l'envi qu'il achèvera ses chantiers et livrera les biens à leurs propriétaires.

Cependant, le groupe est "conscient que cette situation deviendra de plus en plus complexe", a averti lundi Evergrande dans un communiqué.

Le promoteur assure être en contact avec ses créanciers étrangers et leur demande "plus de temps" pour sortir de la crise et de ne pas entamer "d'actions judiciaires radicales" qui pourraient compromettre la survie du groupe.

Pour sortir la tête de l'eau, Evergrande tente ces derniers mois de vendre des actifs et de réduire ses participations dans d'autres entreprises. Son patron, le milliardaire Xu Jiayin, a également épongé une partie des dettes grâce à sa fortune personnelle.

Evergrande n'est pas le seul promoteur à faire face à des difficultés, dans un marché immobilier en Chine qui s'inscrit à la baisse.

Le promoteur Aoyuan, bien moins important en taille qu'Evergrande, a ainsi annoncé mercredi dernier qu'il ne pourrait pas rembourser deux versements d'intérêts sur des obligations en dollars dus cette semaine.

Lundi, c'est Yuzhou Group qui a fait part de son incapacité à faire face à une échéance de dette de plus de 100 millions de dollars.

Le promoteur détient quelque 5,7 milliards de dette libellée en dollars (5 milliards d'euros environ), selon les données compilées par l'agence financière Bloomberg.

afp/rp