Hong Kong (awp/afp) - Le promoteur immobilier chinois Kaisa, qui croule sous les dettes et dit négocier avec ses créanciers, a vu le cours de son titre atteindre son plus bas niveau vendredi à la Bourse de Hong Kong, après onze mois de suspension des échanges.

L'action a plongé de 41% à 0,5 dollar hongkongais (environ 0,06 euro) après sa reprise de cotation, permise par la publication des résultats financiers de l'entreprise. Kaisa avait vu sa cotation suspendue en bourse en avril 2022 pour avoir omis de les diffuser dans les temps.

La société basée à Shenzhen a finalement donné ses résultats jeudi, déclarant des pertes de 1,1 milliard de dollars (1 milliard d'euros) au premier semestre 2022 et de 1,8 milliard de dollars (1,7 milliard d'euros) en 2021.

En Chine, les promoteurs immobiliers subissent toujours les effets de la politique de Pékin qui, en 2020, a drastiquement durci leurs conditions d'accès au crédit.

Nombre d'entre eux se sont depuis retrouvés à court de liquidités et ont fait défaut, comme Kaisa sur sa dette en 2021.

Le président de la société, Kwok Ying-shing, a dit que Kaisa informerait "en temps voulu" sur l'avancée des négociations concernant sa restructuration, sans donner de calendrier précis.

"Ces discussions ont été constructives (...) mais il faut du temps pour les formuler ou les mettre en oeuvre en raison des changements actuels des conditions du marché", a expliqué la société.

Le 30 juin 2022, Kaisa avait déclaré des emprunts globaux dépassant les 18,8 milliards de dollars (17,7 milliards d'euros).

En novembre, le gouvernement chinois a annoncé des mesures pour promouvoir un développement "stable et sain", notamment un soutien au crédit pour les promoteurs immobiliers endettés et une aide aux prêts à remboursement différé pour les accédants à la propriété.

Toutefois, les valeurs immobilières ont de nouveau plongé cette semaine, en raison de signaux contraires de Pékin et de la baisse de l'optimisme des investisseurs, d'après des données de Bloomberg Intelligence.

Evergrande, l'ancien premier promoteur du pays dont la déchéance a illustré l'effondrement du secteur, s'est engagé à rembourser sa dette cette année.

Etranglé par une ardoise estimée en 2021 à quelque 300 milliards de dollars (283 milliards de dollars), il est en négociations pour la restructurer.

Un procès intenté contre Evergrande à Hong Kong a été ajourné au 20 mars, avec une pression sur le groupe pour dévoiler les conditions de sa restructuration.

afp/ck