HONG KONG (Reuters) - Le groupe immobilier China Evergrande Group a déclaré mercredi s'être fixé pour objectif d'élaborer d'ici six mois un projet de restructuration, lors de sa première déclaration directe à ses créanciers depuis le début de ses difficultés financières l'an dernier.

L'ex-premier promoteur immobilier de Chine croule sous un endettement équivalent à plus de 260 milliards d'euros et peine à rembourser ses créanciers, ses fournisseurs et les porteurs de ses produits financiers.

Il a été incapable d'honorer le paiement de coupons obligataires le mois dernier, ce qui a suscité des appels à l'ouverture de négociations en vue d'une restructuration de sa dette.

Son directeur exécutif, Siu Shawn, récemment nommé et qui est aussi président d'Evergrande New Energy Vehicle Group, a déclaré lors d'une réunion en téléconférence que le groupe travaillait à l'élaboration d'un plan de restructuration global qu'il prévoit de dévoiler d'ici six mois.

"Le conseil d'administration et le comité de gestion des risques souhaitent poursuivre la communication avec les investisseurs et leur demandent respectueusement de ne prendre aucune initiative juridique agressive afin de maintenir la stabilité, dans l'intérêt mutuel de toutes les parties prenantes", a dit Siu Shawn.

Lundi, un groupe de créanciers s'était déclaré prêt à prendre "toutes les mesures nécessaires" pour défendre ses intérêts.

"Nous avons pris note des doutes sur la transparence et sur le processus de restructuration du groupe, nous aimerions saisir cette opportunité pour expliquer à tous les créanciers que le conseil d'administration, le comité de gestion des risques et le groupe coopéreront rapidement pour stabiliser les activités du groupe", a ajouté Siu Shawn.

Certains porteurs d'obligations se sont toutefois dits déçus par la réunion en regrettant l'absence de précision sur les intentions d'Evergrande.

"Pour parler franchement, je crois que la décision relève du gouvernement, le groupe est assez passif", a dit l'un d'eux, qui a requis l'anonymat car il n'est pas autorisé à parler à la presse.

"La téléconférence s'est révélée décevante. Je ne m'attendais pas à des annonces spectaculaires mais quelques précisions sur les activités auraient été utiles. Six mois, c'est long pour un projet de plan de restructuration", a jugé Himanshu Porwal, analyste crédit chez Seaport Global.

(version française Marc Angrand)

par Clare Jim et Jason Xue