L'action bondissait de près de 10% à 145,04 pence à la Bourse de Londres vers 10h45 GMT, signant la plus forte hausse du FTSE, qui prenait 0,6% à ce stade.

Elle reprenait le terrain perdu depuis le 14 mai, lorsque le groupe a annoncé pour la première fois réduire son dividende.

Le directeur général Nick Read a indiqué que cette nouvelle société, qui sera créée dans les 18 prochains mois, serait la plus importante d'Europe dans ce secteur, comptant quelque 61.700 sites, dont 75% situés en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Grande-Bretagne, les plus grands marchés de l'opérateur.

Vodafone estime que cette nouvelle division pourrait générer un chiffre d'affaires annuel de 1,6 milliard d'euros et un bénéfice d'exploitation de 900 millions d'euros.

La nouvelle entité supplanterait l'espagnol Cellnex, actuel numéro un européen du secteur, valorisé à un peu plus de 17 fois ses bénéfices. Un multiple similaire conférerait une valeur de plus de 15 milliards d'euros aux actifs de tours de Vodafone, selon les calculs de Reuters.

Les opérateurs mobiles en Europe vendent ou partagent leurs infrastructures pour réduire leur dette, profitant ainsi de l'attrait, pour les investisseurs, des flux de trésorerie stables générés par ces activités.

Une entreprise de tours indépendante permettrait aux investisseurs d'éviter les risques et les coûts associés aux opérations de téléphonie mobile au sens large.

"Au vu de la taille et de la qualité de nos infrastructures, nous pensons qu'il existe une opportunité substantielle de générer de la valeur pour les actionnaires tout en profitant des avantages industriels considérables du partage de réseau pour la société numérique", a déclaré le directeur général de Vodafone.

Il a ajouté que le produit de la cotation d'une participation minoritaire dans cette nouvelle société serait consacré à la réduction de la dette de Vodafone.

Vodafone partage déjà les infrastructures de réseaux avec O2, filiale de Telefonica en Grande-Bretagne, et avec Orange en Espagne. Il est sur le point de finaliser un accord de partenariat en Italie avec Inwit, la division de tours de Telecom Italia.

Cellnex a publié vendredi une hausse de 10% de son bénéfice d'exploitation et a dit chercher à nouer d'autres alliances.

OBJECTIFS CONFIRMÉS

Le deuxième plus grand opérateur mobile mondial en nombre d'abonnés derrière le chinois China Mobile, a annoncé cette scission après avoir fait état d'une baisse de 0,2%, moins forte que prévu, des revenus tirés des services au premier trimestre de son exercice 2019-2020. Le marché tablait sur un repli de 0,6%.

"Nous sommes maintenant à un tournant dans nos revenus de service après le point bas enregistré au quatrième trimestre de l'exercice précédent", a déclaré Nick Read à des journalistes. "Nous sommes convaincus que cette amélioration des revenus du service se poursuivra au cours de l'année."

Les analystes de Citi, qui sont "à l'achat" sur le titre, estiment que ces résultats meilleurs que prévu, l'annonce de cette scission et l'éventuelle cotation de la nouvelle entité, devraient être bien accueillis.

Vodafone a relevé que les conditions de marché avaient continué à s'améliorer en Italie et fait état d'une croissance solide en Allemagne, ce qui a en partie compensé la forte concurrence sur le marché espagnol.

Le groupe s'est dit confiant dans sa capacité à atteindre ses objectifs pour l'exercice complet d'un résultat net ajusté de 13,8 à 14,2 milliards d'euros et d'un free cash-flow avant coût des fréquences d'au moins 5,4 milliards d'euros.

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Matthieu Protard et Jean-Michel Bélot)

par Paul Sandle