La filiale de Foxconn, premier sous-traitant mondial de l'électronique, compte placer 1,97 milliard de titres au prix unitaire de 13,77 yuans, suivant un document déposé mardi soir auprès de la Bourse de Shanghaï.

Avec 10% de son capital élargi proposé pour son IPO, FII, une société de Shenzhen spécialisée dans le matériel électronique, le matériel destiné à l'informatique dématérialisée et les robots industriels, serait valorisée autour de 43 milliards de dollars (36,6 milliards d'euros), non loin des 49 milliards de sa société-mère.

Cette IPO, avec constitution du livre d'ordres le 24 mai, semble un moyen pour Foxconn (Hon Hai Precision Industry) de se détacher un peu de sa dépendance envers Apple et de se diversifier ainsi dans d'autres domaines.

Elle atteste aussi des efforts déployés par le gouvernement chinois en vue d'attirer des poids lourds de la high tech sur les places boursières continentales.

Le prix de l'IPO représente 17 fois les bénéfices de FII, bien moins que le multiple de 23 en faveur auprès des autorités de tutelle chinoises.

FII compte par ailleurs placer 30% des titres offerts auprès d'investisseurs stratégiques, ce qui n'est guère habituel en Chine. Pour autant, il n'y a pas là constitution formelle d'un pacte d'actionnaires qui accepteraient de ne pas revendre leurs titres pendant une période déterminée en échange d'une allocation généreuse, comme cela est courant dans d'autres places asiatiques telles que Hong Kong.

Néanmoins, ces investisseurs ont accepté dans les faits de conserver leurs titres pendant une période variant d'un à trois ans. Autre fait inhabituel, 70% des titres servis aux investisseurs institutionnels seront également bloqués pendant un an.

L'IPO de FII est la quatrième en importance en Chine continentale depuis 10 ans, dépassée seulement par China State Construction Engineering, dont la levée en 2009 était de 7,3 milliards de dollars, China Railway Construction (2008, 5,7 milliards de dollars) et Guotai Junan Securities (4,8 milliards de dollars en 2015).

(Jess Macy Yu à Taïpeh et Julie Zhu et Jennifer Hughes à Hong Kong, avec Engen Tham et Yiming Shen à Shanghaï; Wilfrid Exbrayat pour le service français)