Le principal régulateur du marché chinois a déclaré dimanche qu'il suivait de près le projet de vente par CK Hutchison de la plupart de ses activités portuaires à un consortium dirigé par BlackRock et que les parties à l'accord ne devaient pas tenter d'échapper à un examen antitrust.

La vente par le conglomérat hongkongais, qui possède deux ports stratégiquement importants le long du canal de Panama, est devenue très politisée dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et la Chine.

« Aucune concentration d'entreprises ne peut être mise en œuvre sans autorisation, sous peine de sanctions légales », a déclaré l'Administration d'État pour la régulation du marché dans un communiqué.

Cette déclaration fait suite à un article publié le 16 avril dans le Wall Street Journal. Selon cet article, qui cite des sources proches du dossier, l'empire maritime MSC, qui fait partie du consortium BlackRock, a engagé des discussions pour poursuivre la majeure partie de la transaction pendant que le litige concernant les deux ports panaméens est en cours de résolution.

L'accord comporte deux volets avec des structures de propriété différentes : l'un pour les ports panaméens et l'autre pour tout le reste, ajoute l'article.

Le président américain Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises qu'il souhaitait récupérer le canal de Panama et a salué cet accord comme une « reconquête » de la voie navigable. Les médias d'État chinois ont toutefois critiqué ce projet de vente, le qualifiant de trahison des intérêts de la Chine.

Samedi, M. Trump a déclaré que les navires militaires et commerciaux américains devraient être autorisés à emprunter gratuitement le canal de Panama et le canal de Suez.

Le magnat Li Ka-shing, propriétaire de CK Hutchison, a annoncé le mois dernier qu'il vendrait sa participation de 80 % dans l'activité portuaire, qui comprend 43 ports dans 23 pays. La valeur de l'entreprise, dette comprise, s'élève à 22,8 milliards de dollars.

PSA International, société singapourienne qui détient les 20 % restants, envisage également de vendre sa participation, selon certaines sources.

Au total, le conglomérat hongkongais détient des participations dans 53 ports. Les ports de Hong Kong et de Chine continentale ne sont pas concernés par cette transaction. (Reportage de la rédaction de Pékin ; édité par Edwina Gibbs)