Zurich (awp) - Clariant se voit sanctionné par la Bourse suisse pour avoir fourni à la télévision publique alémanique des informations susceptibles d'influencer le cours du titre. SIX Exchange Regulation, organe en charge de la surveillance et de la mise en oeuvre des devoirs des sociétés cotées en Bourse dans le cadre du droit boursier, a infligé au groupe chimique bâlois une amende de 750'000 francs suisses.

Clariant ayant renoncé à toute voie de recours, la décision de la Commission des sanctions de la Bourse suisse a acquis force de chose jugée, écrit jeudi dans un communiqué SIX Exchange Regulation. Les faits sanctionnés trouvent leur origine au 22 mai 2017, date à laquelle le fabricant de spécialités chimiques rhénan a annoncé par voie de communiqué son projet de fusion avec son concurrent américain Huntsamn.

Or le 19 mai 2017 déjà, et durant les heures de négoce, Clariant avait transmis à l'émission de la télévision alémanique Eco en vue d'une diffusion future, des informations susceptibles d'influencer les cours, explique SIX Exchange Regulation. Conformément aux dispositions sur la publicité événementielle, un émetteur est tenu d'informer le marché des faits susceptibles d'influencer les cours survenus dans sa sphère d'activité aussitôt qu'il a eu connaissance de ces faits dans leurs grandes lignes, rappelle l'organe de la Bourse suisse.

Il est interdit de transmettre à quiconque des informations susceptibles d'influencer les cours sans en informer en même temps les autres participants au marché moyennant un communiqué "ad hoc". La Commission des sanctions a qualifié cette transmission effectuée à l'insu des autres participants au marché de "négligence" et l'infraction aux dispositions sur la publicité événementielle de "faute grave".

Clariant avait finalement dû renoncer à son projet de fusion avec Huntsman, en raison des pressions de White Tale. Devenu en l'espace de quelques mois l'actionnaire de référence du chimiste bâlois, le fonds d'investissement américain était parvenu à l'automne 2017 à ses fins, à savoir empêcher la fusion entre la société de Muttenz et son concurrent américain Huntsman.

Le gestionnaire de fonds avait aussi exigé de disposer de trois administrateurs au sein de l'organe de surveillance ainsi qu'une analyse des options stratégiques par une banque d'affaires. White Tale avait cédé sa participation de 25% dans le groupe rhénan au géant saoudien de la chimie Sabic au début 2018.

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