PARIS (Agefi-Dow Jones)--La consolidation aura décidément été l'une des grandes préoccupations des opérateurs de marchés l'année dernière. Les deux plus grandes Bourses mondiales par leur capitalisation actuelle, l'Intercontinental Exchange (>> IntercontinentalExchange Inc) et le CME, ont envisagé de se marier l'année dernière, a révélé Bloomberg.

Selon l'agence de presse, dont l'information a été recoupée par le Financial Times, les discussions ont eu lieu entre avril et mai derniers et ont été encouragées par la tentative de rapprochement de la Bourse de Londres, le London Stock Exchange Group (>> CapLease), avec sa concurrente allemande Deutsche Börse.

Déjà ébranlée par la perspective d'un Brexit, celle-ci a tourné court en mars, quand la Commission européenne a bloqué le troisième projet d'union en moins de vingt ans des deux opérateurs. En dépit des concessions proposées, Bruxelles a estimé que la fusion aurait créé un monopole sur la compensation des produits de taux.

La combinaison d'ICE et du CME aurait quant à elle donné naissance au plus grand opérateur boursier mondial. La capitalisation boursière combinée des deux opérateurs équivaut aujourd'hui à plus de 75 milliards de dollars (68,5 milliards d'euros). Le CME, le spécialiste américain des échanges de dérivés depuis le 19e siècle, qui a renoncé récemment à ses implantations londoniennes, pèse 40,4 milliards de dollars (37 milliards d'euros). L'américain ICE, qui s'est développé à partir de 2000 dans les dérivés de matières premières avant de mettre la main sur le Nyse en 2013 et d'étendre ses activités dans les données de marché, représente quant à lui 35,7 milliards de dollars (33 milliards d'euros). Les deux Bourses sont donc des poids lourds à côté de Hong Kong Exchanges & Clearing valorisé à 30 milliards de dollars, de Deutsche Börse (17,8 milliards d'euros) et du LSE Group (15 milliards de dollars ou 11,7 milliards de livres).

En mai dernier, ICE avait déjà fait savoir qu'elle avait tenté d'entrer en négociations avec le LSE pour s'en rapprocher mais que les démarches n'avaient pas abouti. Le patron de la Bourse, Jeffrey Sprecher, avait expliqué qu'il n'avait pas pu obtenir assez d'informations de son concurrent londonien pour se faire une idée précise de l'intérêt qu'aurait pu représenter un rapprochement.

-Solenn Poullennec, L'Agefi. ed: ECH

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Site Internet: https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-05-03/exchanges-still-dreaming-of-deals-after-lse-deutsche-boerse-dies

Valeurs citées dans l'article : IntercontinentalExchange Inc, CapLease