New York (awp/afp) - Le fabricant américain de semi-conducteurs Broadcom a accepté vendredi de cesser certaines pratiques commerciales pour mettre fin à des poursuites de l'agence américaine de la concurrence (FTC) l'accusant d'avoir mis en place un monopole illégal sur certains types de semi-conducteurs.

Pour y remédier, la FTC a ordonné au groupe de cesser de nouer des accords d'exclusivité avec ses clients sur ces produits, détaille un communiqué.

Cette procédure "reflète l'engagement de l'agence à faire appliquer les lois contre les monopoles, y compris dans les industries de haute technologie", a commenté la responsable du Bureau sur la concurrence de la FTC, Holly Vedova.

"L'Amérique a un problème de monopole", a-t-elle ajouté. "L'action d'aujourd'hui représente une étape vers la résolution de ce problème en repoussant les tactiques musclées d'une entreprise monopolistique sur des marchés importants pour les composants clés du haut débit."

Les autorités du pays haussent actuellement le ton face aux géants de la tech, le président Joe Biden ayant même récemment choisi la juriste Lina Khan, réputée pour son hostilité envers les monopoles des grandes plateformes technologiques, pour prendre la tête de la FTC. Cette dernière n'a toutefois pas pris part au vote sur le dépôt de plainte contre Broadcom.

L'entreprise, affirme la FTC, est le seul ou l'un des seuls vendeurs de certains semi-conducteurs servant dans des circuits de boîtiers classiques de téléviseurs, d'appareils délivrant l'internet à haut débit par fibre ou par câble, et de boîtiers wi-fi.

Ces produits sont vendus à des fabricants d'appareils, qui fournissent des sociétés comme les opérateurs de téléphonie mobile AT&T et Verizon ou les câblo-opérateurs Charter, Comcast et l'opérateur satellite Dish.

Or, accuse le régulateur, Broadcom a noué des accords de long terme avec certaines de ces entreprises leur interdisant d'acheter des semi-conducteurs chez des concurrents.

Broadcom avait déjà été accusé de pratiques anticoncurrentielles similaires par la Commission européenne.

Pour mettre fin à une procédure des autorités européennes pour abus de position dominante, l'entreprise avait accepté en octobre 2020 de suspendre tous les accords existants contenant des clauses d'exclusivité dans les systèmes pour décodeurs de télévision et modems internet.

Dans un message transmis à l'AFP vendredi, l'entreprise affirme être toujours "en désaccord" avec les accusations de la FTC.

Mais elle se réjouit de pouvoir régler ce problème avec l'autorité américaine "selon des termes plus ou moins similaires à notre accord avec la Commission européenne sur les mêmes produits" et sans autre sanction.

afp/rp