Convoitée par la grande banque italienne Unicredit, la Commerzbank entend concentrer tous ses efforts sur l'exécution de sa stratégie axée sur l'indépendance.
« Notre objectif majeur est d'établir la Commerzbank comme un acteur incontournable parmi les banques européennes performantes », a déclaré la directrice générale de la Commerzbank, Bettina Orlopp, dans le discours qu'elle a diffusé mardi sur Internet en amont de l'assemblée générale prévue jeudi à Wiesbaden. La stratégie baptisée « Momentum » doit permettre à la banque d'atteindre cette ambition. « Le marché des capitaux sait que nous disposons d'un plan convaincant pour créer de la valeur - et ce que nous pouvons accomplir en tant que banque indépendante », a-t-elle souligné. La banque reste toutefois disposée à examiner « de manière ouverte d'autres options ». « La priorité demeure cependant la mise en oeuvre rapide de notre propre stratégie », a insisté Bettina Orlopp.
La dirigeante a également défendu les projets de suppression d'emplois en Allemagne. La Commerzbank doit garantir une « base de coûts compétitive ». Les gains d'efficacité escomptés ont néanmoins un revers. « Au total, environ 3 900 postes à temps plein devraient être supprimés en Allemagne d'ici 2028 », a précisé Orlopp. Cette réduction d'effectifs devra être menée « de la manière la plus socialement acceptable possible ». Cette année, les coûts de restructuration pourraient atteindre jusqu'à 700 millions d'euros. La banque avait annoncé cette suppression de postes principalement en Allemagne en février, dans le cadre de sa défense face à l'offensive d'Unicredit.
La Commerzbank est désormais dans le viseur d'Unicredit, qui détient déjà la HypoVereinsbank (HVB) en Allemagne. Les Italiens sont désormais le deuxième plus grand actionnaire de la Commerzbank, derrière l'État fédéral allemand, qui détient environ douze pour cent du capital. La Banque centrale européenne (BCE), en tant qu'autorité de supervision des grandes banques, a déjà donné son feu vert pour une augmentation de la participation directe d'Unicredit dans Commerzbank jusqu'à 29,9 %. L'Autorité de la concurrence a également approuvé cette montée au capital. La Commerzbank, cependant, continue de résister à une éventuelle prise de contrôle.
(Reportage de Tom Sims et Matthias Inverardi, édité par Ralf Banser. Pour toute question, veuillez contacter notre rédaction à l'adresse berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour la politique et la conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour les entreprises et marchés).)