FRANCFORT (Reuters) - Une semaine seulement après son arrivée, le nouveau président du directoire de Commerzbank a annoncé vendredi une charge d'amortissement d'écarts d'acquisition (goodwill) de 1,5 milliard d'euros et augmenté les provisions pour risques de crédit liés à la pandémie de coronavirus.

L'action de la deuxième plus banque d'Allemagne perdait plus de 3% à la mi-journée après l'annonce des décisions de Manfred Knof, qui laissent présager une perte plus importante qu'estimé par les analystes.

Ces derniers tablaient jusqu'à présent sur une perte de 300 millions d'euros pour 2020; la banque doit publier ses résultats annuels le 11 février.

Commerzbank travaille sur une mise à jour de sa stratégie sous la direction de Manfred Knof, qui a déjà averti que le groupe avait besoin d'une "transformation de fond".

L'amortissement des écarts d'acquisition est "dû à la détérioration des paramètres du marché", notamment la faiblesse des taux d'intérêt dans la zone euro et en Pologne, où la banque est présente, a déclaré Commerzbank.

"Après ce nettoyage du bilan, nous sommes bien préparés pour le chemin qui nous attend", a déclaré Manfred Knof dans un communiqué. "Notre objectif est de rendre la banque plus rentable à long terme."

Commerzbank a également augmenté ses provisions pour risques de crédit liés à la pandémie de coronavirus à au moins 1,7 milliard d'euros, contre 1,3 à 1,5 milliard d'euros précédemment.

La hausse tient compte de l'impact du deuxième confinement qui a lieu actuellement en Allemagne, a expliqué la banque.

"En augmentant notre coût du risque, nous répondons à la pandémie de coronavirus en cours et nous nous sentons bien préparés pour les développements futurs", a déclaré Bettina Orlopp, la directrice financière.

La semaine dernière, Commerzbank a prévenu qu'elle enregistrerait une charge de restructuration de 610 millions d'euros dans ses comptes du quatrième trimestre après avoir trouvé un accord avec ses salariés sur un plan de suppressions de postes.

(Tom Sims et Patricia Uhlig, version française Kate Entringer, édité par Marc Angrand)