PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes sont dans le rouge à mi-séance mercredi, rattrapées par un regain d'aversion au risque liée à la perspective d'une nouvelle forte hausse des taux d'intérêt dans la zone euro le mois prochain, à la publication d'indicateurs économiques jugés décevants, aux turbulences sur le marché des changes et à l'évolution de la crise de l'énergie.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,4% pour le Dow Jones, de 0,64% pour le Standard & Poor's 500 et de 1,1% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 reflue de 1,28% à 5.680,07 vers 11h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,37% et à Londres, le FTSE abandonne 0,7%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 1,33%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,43% et le Stoxx 600 de 1,46%.

Plusieurs des responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont déclaré mercredi que l'institut de Francfort pourrait devoir relever ses taux d'intérêt de 75 points de base supplémentaires lors de sa réunion d'octobre et décider d'une nouvelle hausse en décembre pour les porter au niveau "neutre", celui qui ne stimule ni ne freine l'économie.

Côté indicateurs économiques, la confiance des ménages en France s'est repliée plus fortement que prévu en septembre selon l'Insee, tandis que l'enquête Gfk en Allemagne montre que le moral des consommateurs devrait encore chuter en octobre pour le quatrième mois consécutif en raison d'une inflation élevée et de la flambée des coûts de l'énergie.

Les fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, considérées comme de possibles actes de sabotage, alimentent également l'aversion au risque, alors que l'Europe promet une "réponse forte et unie" en cas d'actes délibérés.

Sur le marché des changes, les turbulences se poursuivent alors que la Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé mercredi qu'elle achèterait autant d'obligations d'Etat britanniques que nécessaires d'ici au 14 octobre pour stabiliser les marchés.

Le Fonds monétaire international (FMI) et de l'agence de notation Moody's ont en outre critiqué ouvertement la nouvelle stratégie économique de Londres, qui a fait chuter la livre sterling et fait bondir le coût de la dette publique.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le seul secteur dans le vert est celui de la santé (+0,79%), un compartiment défensif.

Il est soutenu notamment par Sanofi qui gagne 1,5%, le laboratoire ayant déclaré prévoir un effet de changes positif sur ses résultats du troisième trimestre. Le groupe suisse Roche, en hausse de 4,05%, profite des annonces favorables de Biogen et Eisai sur leur traitement expérimental contre la maladie d'Alzheimer.

A la baisse, les secteurs sensibles à la conjoncture économique comme ceux de l'énergie, des ressources de base, de la distribution et des banques refluent respectivement de 1,15%, 1,45%, 2,72% et 3,83%.

Le groupe allemand Commerzbank (-6,27%) a en outre annoncé de nouvelles provisions liées à sa filiale polonaise mBank.

TAUX

Les rendements obligataires en Europe sont volatils et irréguliers après les annonces de la Banque d'Angleterre. Celui du Bund allemand à dix ans, qui a chuté en séance à 2,19%, remonte à 2,29%, tandis que le deux ans s'affiche à 1,91%, cédant plus de sept points de base.

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans recule également, d'environ un point, à 3,95%. Le deux ans abandonne près de neuf points à 4,21%.

CHANGES

Le dollar, en hausse de 0,49%, se traite à un nouveau plus haut de 20 ans face à un panier de devises de référence, soutenu par son statut d'actif refuge et les anticipations de hausse du coût du crédit. Les analystes de Wells Fargo estiment que le taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait se situer entre 4,75% et 5% avant la fin du premier trimestre 2023.

L'euro se traite à 0,9562 dollar, en baisse de 0,31%, pénalisé par les derniers développements de la crise du gaz en Europe.

La livre sterling, qui a brièvement effacé ses pertes face au dollar après les annonces de la BoE, recule de 1,55% à 1,057 dollar, très proche de son plus bas historique touché lundi à 1,03 dollar.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont globalement stables, le risque de voir l'ouragan Ian perturber la production du golfe du Mexique étant compensé par la vigueur du dollar et la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le baril de Brent gagne 0,08% à 86,34 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,27% à 78,71 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Claude Chendjou