Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,6% à 0,9%.

À Paris, le CAC 40 perd 0,84% à 6.053,29 points vers 12h05 GMT après avoir abandonné jusqu'à 1,25% en matinée. A Londres, le FTSE 100 cède 1,28% et à Francfort, le Dax recule de 0,73%. L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,99%, le FTSEurofirst 300 de 0,82% et le Stoxx 600 de 0,69%.

Ce changement notable du sentiment de marché après les records des derniers jours des deux côtés de l'Atlantique s'explique par l'annonce d'un bond du nombre de décès quotidiens attribués au coronavirus Covid-19 et de nouveaux cas d'infection dans la province chinoise du Hubei,

Les autorités sanitaires ont en effet annoncé y avoir recensé 242 décès mercredi, une progression quotidienne sans précédent depuis le début de l'épidémie en décembre dernier.

Même si elle est liée à un changement de la méthode de diagnostic, cette hausse du bilan a pris à contre-pied les marchés.

"Les investisseurs se satisfaisaient de l'idée que les banques centrales du monde entier disposaient des outils suffisants pour traiter le problème et, plus important encore, ils se félicitaient des nouvelles suggérant que le taux d'infection en Chine était désormais sous contrôle", explique Naeem Aslam, chef analyste d'Avatrade. "Les nouvelles du jour ont ébranlé cette confiance."

L'épidémie en Chine et les mesures prises pour tenter de limiter sa propagation à l'étranger continuent par ailleurs d'influencer les perspectives économiques: l'Agence internationale de l'énergie a revu à la baisse sa prévision de la demande pétrolière mondiale et la Commission européenne, si elle maintient ses prévisions de croissance, laisse entendre que l'épidémie pourrait les remettre en cause.

VALEURS EN EUROPE

La poussée d'aversion au risque affecte notamment les secteurs les plus exposés à la Chine: l'indice Stoxx de l'automobile perd ainsi 1,33%, celui du pétrole et du gaz 1,47% et celui des matières premières 1,17%. La séance européenne est par ailleurs animée par une nouvelle série de résultats de sociétés cotées, la journée étant l'une des plus chargées du trimestre en la matière.

La plus forte baisse du Stoxx 600 est pour le producteur britannique d'énergie Centrica, qui chute de 15,43% après l'annonce d'une chute de 35% de ses bénéfices en 2019 et d'une probable diminution de son flux de trésorerie disponible cette année.

Nestlé cède de son côté 2,54%, le géant suisse de l'alimentation ayant repoussé d'un an son principal objectif de croissance organique.

A Paris, Capgemini perd 3,58% avoir fait état pour le quatrième trimestre 2019 d'une croissance de ses revenus jugée décevante par certains analystes et Renault (-3,05%) souffre de la révision en baisse des prévisions de son partenaire Nissan.

A la hausse, Rexel (+4,92%), Legrand (+4,17%) et Pernod Ricard (+2,71%)profitent de résultats solides, et Orange (+1,44%) de sa confiance pour le marché français en 2020.

Dans le secteur bancaire, Commerzbank prend 5,88%, ses pertes du quatrième trimestre 2019 étant moins lourdes qu'anticipé.

TAUX

Selon un schéma éprouvé, la baisse marquée des actions favorise le repli sur les emprunts d'Etat, ce qui se traduit par un recul des rendements: celui du Bund allemand à dix ans est revenu sous -0,4%, deux points de base en dessous de son niveau de mercredi.

Celui des Treasuries américains de même échéance abandonne quant à lui près de quatre points pour revenir autour de 1,59%.

CHANGES

Sur le marché des devises, l'aversion au risque profite aux monnaies refuges que sont le yen et le franc suisse: le premier s'apprécie de 0,3% face au dollar et de 0,5% face à l'euro et le second a touché face à la monnaie unique son plus haut niveau depuis août 2015.

Face au billet vert, la monnaie unique reste orientée à la baisse à 1,0854 au plus bas depuis mai 2017.

La livre sterling, elle, est bien orientée après un bref passage à vide en réaction à des informations de presse sur une démission inattendue du ministre des Finances britannique, Sajid Javid, dans le cadre du remaniement attendu du gouvernement de Boris Johnson.

PÉTROLE

La dégradation du sentiment de marché et les prévisions de l'AIE favorisent la baisse du pétrole: le Brent abandonne 0,88% à 55,30 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,39% à 50,97 dollars.

OR

A l'opposé, l'or profite de nouveau de son statut de valeur refuge avec une hausse de 0,48% à 1 572,84 dollars l'once.

(Marc Angrand)