Paris (awp/afp) - "L'appétit pour le ski est bien là": Compagnie des Alpes, qui exploite une dizaine de domaines de ski dans les Alpes dont ceux de La Plagne, Les Arcs, Tignes et Val d'Isère, anticipe une "très bonne saison" d'hiver malgré un mois de décembre peu enneigé et les perturbations liées aux grèves, explique à l'AFP son directeur général.

Dominique Thillaud reste aussi confiant sur l'avenir de long terme de son activité malgré le risque de perte de neige dû au dérèglement climatique.

Question : Quelle a été l'incidence du manque de neige en décembre sur votre activité ?

Réponse: "A part la Haute-Savoie et le bas du domaine du Grand Massif, nos stations sont plutôt de haute altitude. Nous n'avons pas été trop touchés par le manque de neige de décembre.

Nous ne faisons pas de neige artificielle mais de la neige de culture. Nous avions fait de la neige de culture en altitude mais au moment où nous nous parlons, nous n'en faisons plus: il y a beaucoup de neige naturelle qui est tombée.

Côté fréquentation, nous avons le retour des Anglais qui l'année dernière avaient encore des restrictions Covid, et d'une manière générale, l'appétit pour le ski est bien là.

Nous sommes très, très confiants pour la suite de la saison".

Q: Les mouvements sociaux prévus en février, dont des grèves de remontées mécaniques, ne vous inquiètent-ils pas ?

R: "Généralement, les mouvements sociaux dans les stations de ski, en écho aux mobilisations nationales, ne viennent pas détériorer la qualité du service aux clients. Tous les salariés du secteur, syndiqués ou non, expriment d'eux-mêmes l'importance de préserver l'économie de leur territoire.

La première journée de grève nationale ne s'est pas traduite par un impact sur le service servi aux clients. Nous ne nous attendons pas à quelque chose de différent (pour la prochaine journée de grève, le 31 janvier)".

Q: Face à un risque de manque de neige de plus en plus fréquent, quelles sont vos solutions pour sauver votre modèle économique ?

R: "Nous avons modélisé avec notre propre algorithme l'enneigement sur nos domaines, par carrés de 70 mètres sur 70 mètres, selon trois scénarios du GIEC. Et dans les trois scénarios, sur nos domaines d'altitude on pourra skier en 2060.

Ce qui n'empêche pas de préparer "l'après". Il faut des activités complémentaires (au ski l'hiver). Et il faut créer de l'activité sur l'été également et ne pas être dépendant du "tout ski".

Nous nous investissons beaucoup pour trouver des activités "outdoor" (extérieures, NDLR) hors ski. Cela va mettre du temps à mûrir et ne remplacera jamais totalement l'économie du ski telle qu'on la connaît aujourd'hui mais il faut s'y mettre quand même. Avec la place que nous occupons dans le monde des sports d'hiver, nous avons aussi une valeur d'exemple.

Dans le cadre de nos engagements climatiques, nous avons rétabli une liaison ferroviaire depuis Londres et des trains depuis Paris pour diminuer les trajets en voiture. Et nous n'utilisons plus une seule goutte de diesel dans nos dameuses, nous sommes passés aux huiles végétales alimentaires usagées.

afp/jh