Fin de semaine brillante pour Richemont qui bondit de près de 9% à 69,06 francs suisses. Le groupe de luxe, propriétaire des marques Cartier, Van Cleef & Arpels ou encore IWC, a dévoilé des résultats semestriels nettement moins dégradés que prévu grâce au rebond de la demande chinoise. Les investisseurs pourraient également saluer le partenariat noué avec le spécialiste de la distribution du luxe en ligne, le britannique Fartech, et le géant du e-commerce chinois Alibaba. Cet accord, particulièrement complexe dans sa forme, implique également Artemis, la holding familiale qui détient Kering.

L'objectif est de capter la digitalisation croissante du secteur du luxe, en particulier sur le marché chinois qui devrait représenter 50% du marché mondial d'ici 2025.

Ce partenariat va permettre à Fartech d'être accessible sur les plateformes de luxe d'Alibaba en Chine et sur le marché transfrontalier, ciblant une base potentielle de 750 millions de consommateurs.

Dans le cadre de cet accord, Richemont et Alibaba vont investir chacun 300 millions de dollars dans une obligation convertible émise par Fartech. De plus, Richemont et Alibaba vont investir 250 millions de dollars chacun dans la filiale de Fartech en Chine, prenant ainsi une participation de 25% (12,5% chacun).

Les deux groupes disposent par ailleurs d'une option de trois ans leur permettant d'acquérir 24% du capital de Fartech China.

De son côté, Artemis va renforcer sa participation dans Fartech en acquérant 50 millions de dollars de titres émis par le britannique.

La lecture des résultats semestriels de Richemont justifie en grande partie les efforts significatifs du groupe dans le digital où il est déjà très présent avec sa plateforme YNAP. Ce canal de distribution a permis au suisse d'amortir le choc lié à la crise sanitaire et aux mesures de confinement. Ainsi, ses ventes en ligne ont triplé. Par ailleurs, même si cela est difficile à quantifier, la présence en ligne a permis aux clients de rester en contact avec leurs marques préférées durant la crise.

Grâce à la Chine et au digital, Richemont a réalisé au premier semestre clos fin septembre un résultat net en chute de 82% à 159 millions d'euros. Les analystes redoutaient bien pire : le consensus était de 5 millions. Le résultat d'exploitation a reculé de 61% à 452 millions, mais le marché escomptait 69 millions. Enfin, le chiffre d'affaires a reculé de 26% (-25% en organique) à 5,478 milliards, contre un consensus de 5,433 milliards.

Les ventes semestrielles ont bénéficié de la nette amélioration observée au deuxième trimestre (repli de 2% seulement en organique après -47% au premier trimestre) dans le sillage du rebond de 78% de la Chine.