Genève (awp) - Le groupe de luxe Richemont a enregistré au troisième trimestre un chiffre d'affaires nettement supérieur aux attentes du marché. Cette performance est portée par toutes les régions et produits, mais en particulier par les Etats-Unis et la joaillerie. Le genevois s'est complètement remis de la pandémie de coronavirus.

Durant la période sous revue allant de septembre à décembre dernier, et comprenant les ventes de Noël, cruciales pour le groupe propriétaire de Cartier, les recettes se sont inscrites à 5,66 milliards d'euros (5,87 milliards de francs suisses), en hausse de 35% sur un an ou de 32% hors effets de changes.

En comparaison avec la période d'avant la crise pandémique, les recettes se sont envolées de 36% et de 38% hors effets de change sur deux ans. Au plus fort de la pandémie, les ventes de Richemont et du secteur du luxe en général s'étaient effondrées en raison de la fermeture des boutiques et l'absence de touristes.

Les résultats sont nettement supérieurs au consensus de l'agence AWP. Les analystes interrogés anticipaient des ventes d'environ 5 milliards et une croissance organique d'environ 18%.

Au niveau des divisions, la joaillerie, le vaisseau amiral du groupe grâce aux marques Cartier et Van Cleef & Arpels, a engrangé 3,3 milliards d'euros de ventes, ce qui représente une avancée de 41%. L'horlogerie, regroupant entre autres Piaget, IWC et Jaeger-Lecoultre, a vu ses recettes s'enrober 29% à 977 millions.

Les distributeurs en ligne, dont YNAP, ont pris 18% et la division "autres", qui comprend la marque de mode Chloé et le fabricant de stylos Montblanc notamment, ont bondi de 40%.

L'action s'envole

L'Asie-Pacifique, menée par la Chine, a observé des ventes de 2,1 milliards, une accélération de 18%. L'Europe, qui avait été très pénalisée par l'absence de touristes, a vu ses ventes progresser de 44% à 1,4 milliard. Les Amériques, grâce aux Etats-Unis, ont connu la croissance la plus remarquable (+59% à 1,3 milliard) .

L'analyste Patrik Schwendimann de la Banque cantonale de Zurich note que pour la première fois l'Europe et le Japon sont parvenus à dépasser le niveau avant-crise.

Ce sont les boutiques des marques du groupe qui ont engrangé les hausses de recettes les plus importantes. Richemont ayant nettement renforcé son propre réseau de distribution, les ventes directes aux clients représentent au troisième trimestre 78% du chiffre d'affaires du groupe, contre 75% auparavant.

Par ailleurs, le chiffre d'affaires est en hausse de 50% hors effets de changes à 14,66 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'exercice décalé 2021/2022.

La performance a emballé les investisseurs, entraînant le titre à un plus haut historique à 147,60 francs suisses dans la matinée. Cédant ensuite ses gains, l'action a tout de même clôturé en solide hausse de 5,2% à 141 francs suisses, dans un SMI quasiment stable (-0,03%).

"Le chiffre d'affaires du troisième trimestre dépasse les pronostics les plus optimistes du marché", fait remarquer Jean-Philippe Bertschy, l'analyste de Vontobel. Il souligne la solidité des ventes générées par les boutiques du groupe et la bonne performance du Japon. Il rappelle en outre que la joaillerie continue à représenter la locomotive de Richemont.

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