Richemont bondit de 10% à 134,9 francs suisses emportant Kering (+2,1%), Hermès (+1,8%) et LVMH (+1,6%) dans son sillage. Le géant suisse du luxe, propriétaire notamment de Cartier, a dévoilé des résultats semestriels meilleurs que prévu et annoncé le projet de scission de sa filiale Yoox-Net-a-Porter (YNAP). Le titre est également soutenu par le regain de spéculation concernant un rapprochement avec Kering. Ce scénario, revenu au premier plan depuis l'irruption de deux fonds activistes au capital du groupe, vient cependant d'être sèchement rejeté par le président Johann Rupert.

Selon BFM, les fonds Third Point et Artisan Partners chercheraient à faire sauter les verrous de sa gouvernance. Avec, comme objectif final, un possible mariage avec Kering.

Ce matin, le président de Richemont a réagi, rappelant qu'il ne ferait pas d'accord avec Kering et que sa société n'était pas à vendre.

Cependant, Johann Rupert n'est pas resté sourd aux critiques selon lesquelles il avait échoué dans sa tentative de créer un champion mondial de la vente en ligne de produits de luxe avec YNAP, une entreprise née de la fusion en 2015 de l'italien Yoox et de Net-A-Porter, alors filiale de Richemont.

Début 2018, Richemont, déjà propriétaire de 24,97% d'YNAP, avait lancé une OPA sur le solde valorisant la société d'e-commerce environ 5,3 milliards d'euros, un prix jugé élevé à l'époque. Depuis, le groupe suisse a massivement investi pour la développer, mais en vain.

Cette filiale n'a cessé d'accumuler des pertes. Elle est de plus aujourd'hui largement distancée par sa concurrente Fairtech, sans compter la domination en Chine, marché clef du luxe, des géants de l'e-commerce Alibaba et JD.Com.

Aussi, le groupe suisse a annoncé ce matin des pourparlers avec Farfetch. La plateforme pourrait investir directement dans YNAP en tant qu'actionnaire minoritaire.

"C'est un cadeau de Noël en avance pour les actionnaires de Richemont", a estimé Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, faisant référence à la décision sur YNAP à un "excellente" publication de résultats, rapporte Reuters.

Au premier semestre clos fin septembre, le groupe, qui détient aussi Van Cleef & Arpels et IWC, a réalisé un bénéfice net de 1,249 milliard d'euros, en hausse de 686%. Par rapport à 2019, base de comparaison plus pertinente, la progression atteint 44%. Les analystes tablaient sur 1,151 milliard d'euros.

Le chiffre d'affaires est ressorti à 8,907 milliards, en augmentation de 65% à taux de changes constants. Le consensus le donnait à 8,536 milliards.