PARIS, 15 novembre (Reuters) - Les jeunes consommateurs
de produits de luxe représentent, avec de premiers achats dès
l'âge de 15 ans, un moteur de croissance qui devrait alimenter
le secteur dans les années à venir, estime le cabinet Bain dans
sa dernière étude publiée mardi.
Au cours des derniers mois, le marché s'est inquiété de
l'impact de l'inflation sur les consommateurs de la "génération
Z" ou "Gen Z", nés entre 1996 et 2012.
Mais les groupes européens du luxe continuent d'afficher de
solides résultats, leurs clientèles puisant dans les économies
accumulées pendant la pandémie de COVID-19 pour s'offrir par
exemple des bobs à 300 dollars ou des baskets à 900 dollars.
Selon le cabinet de conseil, les très jeunes consommateurs
de la "Gen Z" mais aussi leurs aînés de la "génération Y" (ou
"Millenials") ont alimenté la croissance de l'industrie du luxe
cette année.
Ces deux générations ont fait leurs premiers achats de luxe
entre 18 et 20 ans mais les jeunes nés au début des années 2010,
la "génération Alpha", devraient s'y mettre encore plus tôt, dès
l'âge de 15 ans.
"Ils ont été exposés plus tôt à ce type de marques grâce aux
technologies du numérique et aux réseaux sociaux qui ont fait
d'eux des observateurs très avertis du luxe depuis leur
enfance", a déclaré Federica Levato, associée de Bain.
Les plus grandes marques ont su capter les plus jeunes en
imposant le style streetwear sur leurs défilés, en se montrant
plus inclusifs ou encore en se lançant, comme Dior et
Balenciaga, dans le métavers, un monde virtuel présenté par
certain comme l'avenir d'internet.
Lorsque ces jeunes générations entreront sur le marché du
travail, elles auront encore plus d'argent pour se payer des
articles de luxe, a souligné Federica Levato.
Bain s'attend à ce que la croissance des ventes du secteur
atteigne 353 milliards d'euros cette année, un chiffre supérieur
à sa précédente estimation publiée en juin de 330 milliards
d'euros. Cela représenterait une croissance de 15% sur un an à
taux de change constant.
Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH,
a déclaré le mois dernier que l'industrie n'était pas
représentative de l'économie générale, ajoutant toutefois
qu'elle n'était pas immunisée contre les récessions.
(Reportage Mimosa Spencer, version française Laetitia Volga,
édité par Kate Entringer)
par Mimosa Spencer