ZURICH (Reuters) - Richemont a fait état vendredi d'un rebond de son bénéfice net et de son chiffres d'affaires pour le premier semestre, et a également annoncé être en pourparlers avec la plateforme de mode en ligne anglo-portugaise Farfetch en vue de renforcer leur partenariat.

Les pourparlers concernent notamment la filiale en difficultés de Richemont, Yoox-Net-a-Porter (YNAP). Farfetch pourrait investir directement dans YNAP en tant qu'actionnaire minoritaire, a indiqué Richemont.

D'autres investisseurs seraient également invités à participer, ajoute-t-il, en vue de créer une plateforme neutre à l'échelle du secteur.

Cette décision devrait satisfaire les fonds activistes, comme Third Point qui serait récemment entré au capital du groupe.

L'actionnaire de longue date Artisan Partners, qui détient 1,2% de Richemont, s'est exprimé cette semaine auprès de Reuters, pointant les performances décevantes de YNAP.

"C'est un cadeau de Noël en avance pour les actionnaires de Richemont", a estimé Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, faisant référence à un "excellente" publication de résultats et à la décision sur YNAP.

De son côté, Luca Solca, analyste chez Bernstein, a jugé que la séparation de YNAP de Richemont créerait une valeur importante pour les actionnaires. Il a aussi applaudi la solide performance de la joaillerie et l'amélioration de l'activité horlogère de Richemont.

Le groupe, propriétaire entre autres de la maison Cartier, affiche un bénéfice net de 1,249 milliard d'euros pour le semestre clos le 30 septembre, en nette hausse par rapport aux 159 millions d'euros enregistrés l'année dernière.

Le résultat dépasse également les attentes des analystes, qui tablaient selon Refinitiv sur 1,151 milliard d'euros.

Les ventes du groupe s'établissent à 8,907 milliards d'euros, en progression de 65% à taux de changes constants par rapport à la même période en 2020. Le consensus tablait sur 8,536 milliards d'euros.

Malgré ces résultats, Richemont demeure prudent quant a ses objectifs à court terme.

"Pour le second semestre, la volatilité devrait persister, notamment en termes d'inflation et de tensions géopolitiques. Le groupe sera également confronté à des comparaisons difficiles", a déclaré la société dans un communiqué.

Le mois dernier, le concurrent LVMH a fait part d'une progression de 20% en données organiques de ses ventes au troisième trimestre et Kering a publié une hausse de 12,2%. Ils ont tous deux signalé un ralentissement de l'activité en Asie en raison d'une résurgence des cas de COVID-19 dans la région.

(Reportage Silke Koltrowitz; version française Lucinda Langlands-Perry, édité par Blandine Hénault)