Genève (awp) - Le groupe de luxe Richemont a enregistré une hausse du chiffre d'affaires au troisième trimestre de son exercice décalé, clos fin décembre et marqué par les achats de Noël. La progression est toutefois moindre qu'anticipé par les analystes, notamment en raison de la flambée des cas de Covid-19 en Chine, un marché primordial pour le secteur du luxe.

Durant la période sous revue, les recettes des activités poursuivies du propriétaire de Cartier se sont inscrites à 5,4 milliards d'euros, une avancée de 8% et de 5% hors effets de changes, indique mercredi un communiqué.

En comparaison avec les trimestres précédents, la croissance a décéléré notamment en raison d'une base de comparaison élevée et des vents contraires observés en Chine où la pandémie de Covid-19 a beaucoup pesé sur ses activités, explique le groupe genevois. Au premier semestre allant d'avril à septembre, Richemont avait connu une croissance organique de 16%.

Les analystes interrogés par l'agence AWP anticipaient en moyenne des recettes de 5,6 milliards.

Les ventes enregistrées par la division horlogerie, comprenant les marques IWC et Panerai entre autres, ont en particulier déçu les attentes des analystes. Celles-ci ont reculé de 3% à 952 millions, du fait de leur forte exposition à la Chine.

La division joaillerie, la plus importante et dont la marque Van Cleef & Arpels fait partie, a engrangé un bond de 11% à 3,72 milliards d'euros.

La Chine s'effondre mais l'action résiste

Au niveau des régions, l'Asie-Pacifique, freinée par la Chine, a vu reculer son chiffre d'affaires de 7%. L'Empire du Milieu, très important pour le marché du luxe, a essuyé une chute de 24% des ventes en monnaies locales.

En revanche, l'Europe a étoffé sa contribution de 17%, grâce à la demande de la clientèle locale et des touristes venant du Moyen-Orient et des Etats-Unis, ces derniers profitant de la force du dollar pour réaliser leurs emplettes sur le Vieux Continent.

"La France, l'Italie et la Suisse ont enregistré des performances particulièrement remarquables", indique Richemont.

Sur les neuf premiers mois de l'exercice décalé allant d'avril à décembre, le chiffre d'affaires des activités poursuivies s'est amélioré de 18% et de 12% en monnaies locales.

Les analystes, quelque peu déçus, relèvent tous l'important impact négatif de la Chine sur les résultats trimestriels mais ils prévoient que la fin des restrictions sanitaires soutiendra les recettes au cours des mois à venir.

"L'accélération sera notamment soutenue par les épargnes réalisées par les Chinois durant les confinements", écrit l'analyste Jean-Philippe Bertschy de Vontobel.

Faisant fi des résultats mitigés, les investisseurs ont semblé se concentrer sur les perspectives optimistes que laissent entrevoir la réouverture de la Chine. A la Bourse suisse, le titre Richemont a terminé la séance en hausse de 0,7% à 137,90 francs suisses, à contre-courant d'un indice SMI en baisse de 0,31%.

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