Zurich (awp) - Le groupe de luxe Richemont a enregistré au premier semestre de son exercice décalé des résultats en forte hausse, dépassant son niveau d'avant la pandémie et les attentes des analystes. La joaillerie ainsi que la Chine et les Etats-Unis ont en particulier soutenu la performance.

"Richemont a réalisé d'excellents résultats (...) dans un environnement qui s'améliore grâce à l'essor de la vaccination mais qui reste volatile", a déclaré le président du groupe genevois Johann Rupert, cité dans le communiqué diffusé vendredi.

Le propriétaire notamment des marques Cartier et Piaget, comme ses concurrents français LVMH et Hermès, a été très affecté par la pandémie en 2020 en raison de la fermeture des boutiques et du quasi-arrêt du tourisme, primordial pour l'industrie du luxe.

Entre avril et septembre 2021, le bénéfice net a été multiplié par presque huit sur un an et a progressé de 44% sur deux ans à 1,25 milliard d'euros (1,32 milliard de francs suisses). Le résultat opérationnel s'est établi à 1,94 milliard d'euros, un bond de 331% et de 67% sur respectivement un et deux ans. La marge afférente a progressé à 21,9% contre 8,3% en 2020 et 15,7% en 2019.

Le chiffre d'affaires pour sa part s'est inscrit à 8,9 milliards d'euros (9,4 milliards de francs suisses), une hausse de 63% en comparaison annuelle et de 20% par rapport à 2019.

La Chine et les Etats-Unis en forme

Par région, les Amériques (+114% sur un an) se sont montrées particulièrement dynamiques, enregistrant des recettes de 1,9 milliard, proches de celles engrangées en Europe. Les ventes sur le Vieux Continent (+63%), qui dépendent beaucoup du tourisme, ont aussi avancé mais n'ont pas encore retrouvé le niveau avant-crise.

L'Asie-Pacifique avec 3,79 milliards d'euros de recettes continue à jouer son rôle de locomotive avec un bond de 48%, grâce notamment à l'appétit des Chinois pour les produits de luxe.

Les restrictions sanitaires limitant considérablement les voyages internationaux, les amateurs chinois d'articles de luxe réalisent actuellement la majorité de leurs emplettes dans leur pays, contrairement à la période avant-crise.

M. Rupert a en outre indiqué que la politique du gouvernement chinois en faveur d'une meilleure répartition des richesses n'avait pour le moment pas d'impact négatif sur les produits du groupe.

Réorganisation de YNAP

Au niveau des divisions, la joaillerie a observé une hausse de 67% à 5,10 milliards et l'horlogerie a pris 74% à 1,68 milliard. Les résultats du groupe sont supérieurs aux attentes des analystes interrogés par AWP.

Richemont a aussi annoncé vendredi mener des discussions avancées avec la plateforme de vente de produits de luxe Farfetch pour que cette dernière investisse dans Yoox-Net-a-porter (YNAP), un site vendant des produits de luxe appartenant au groupe genevois. A terme, Yoox-Net-a-porter, pas encore rentable, pourrait devenir une société détenue par différents investisseurs, sans actionnaire principal.

L'ensemble des analystes ont salué la copie rendue, et les investisseurs leur ont emboîté le pas. A la Bourse suisse, la nominative Richemont s'est envolée de près de 10,9% à 136 francs suisses tout rond, son plus haut historique, dans un SMI en hausse de 0,76%.

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