Lausanne (awp) - Le spécialiste de l'intermédiation professionnelle Compagnie Financière Tradition (CFT) doit faire face à une demande accrue depuis que le coronavirus a fait exploser la volatilité sur les marchés financiers. L'augmentation des volumes intervient après une année 2019 marquée par la croissance et particulière à certains égards.

La demande s'est envolée depuis que le coronavirus a contaminé les marchés financiers. "Pour Tradition, les volumes sont effectivement importants", a indiqué vendredi à AWP le président Patrick Combes.

Dans cette tempête, CFT revendique un rôle essentiel - partagé avec les principaux rivaux BGC et TP ICAP - pour la poursuite des échanges financiers, comme de l'huile dans les rouages des marchés. "Tradition, ainsi que ses principaux concurrents, sont essentiels pour apporter la liquidité sur de nombreuses classes d'actifs pour réaliser des transactions sur des montants importants", affirme M. Combes.

L'importance des courtiers spécialisés dans l'intermédiation professionnelle, agissant d'habitude dans les coulisses, apparait plus clairement lors de telles crises, selon le président de CFT. "On découvre la nécessité d'avoir ces quelques firmes qui amènent la liquidité globale sur l'ensemble des marchés. L'un de nos concurrents mentionnait d'ailleurs que le régulateur financier anglais considérait notre activité comme absolument indispensable dans le fonctionnement des marchés."

Malgré une hausse des transactions, la situation actuelle n'est pas extraordinaire, assure le responsable. "Nous connaissons, selon les périodes, des taux de croissance significatifs y compris avec une volatilité exacerbée comme c'est le cas à l'heure actuelle."

Avec sa présence dans 29 pays, la pandémie de coronavirus représente un véritable défi pour le courtier lausannois, qui a déployé une série de mesures pour protéger le personnel, comme des restrictions de voyage, des quarantaines préventives ou même l'installation de caméras thermiques. La coordination se fait à l'échelle du groupe, avec une "compréhension locale".

Aucun employé de CFT n'a été actuellement testé positif au coronavirus.

Actionnaires choyés

Malgré certaines mesures contraignantes, la société parvient à faire face à l'explosion de la demande liée à la volatilité sur les marchés, assure le président. Il ne s'agit pas de la première crise importante que CFT doit traverser, après le 11 septembre ou Fukushima.

"Il s'agissait de crises globales nécessitant une réponse logistique locale. Nous sommes désormais confrontés à une crise mondiale nécessitant une réponse sur l'ensemble de nos sites."

CFT fera face à la pandémie en partant sur des bases solides. L'exercice 2019 s'est terminé sur une hausse du bénéfice net de 19% 60,4 millions de francs suisses, une progression de 19% sur un an. A taux de change constants (tcc), la variation est similaire, soit +18,8%. Le résultat d'exploitation a atteint 65,5 millions (+13,1% ou +12,7% tcc) pour une marge afférente améliorée de 0,6 point de pourcentage à 7,1%.

Les actionnaires devront se prononcer sur le versement d'un dividende inchangé de 5 francs suisses par action. Le groupe entend également distribuer une partie des actions propres en sa possession, avec un rapport d'un titre offert pour 50 détenus.

Fin janvier, le courtier avait déjà dévoilé l'évolution de son chiffre d'affaires, en hausse de 4,4% à 924,0 millions de francs suisses. La croissance a atteint 5,1% à taux de change constants.

En incluant les coentreprises, les recettes ont bondi de 4,7% à 1,01 milliard de francs suisses, une progression obtenue grâce à l'activité d'intermédiation professionnelle (+5,0%). Le courtier grand public japonais Gaitame a subi un recul du chiffre d'affaires de 2,7%.

Comme à son habitude, la société affirme être à la recherche de nouveaux talents pour compléter son portefeuille, mais également aux opportunités de croissance externe, que ce soit par l'achat d'équipes ou de sociétés.

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