BERLIN (dpa-AFX) - Le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach (SPD), souhaite que chaque personne bénéficiant d'une assurance maladie reçoive un dossier médical électronique l'année prochaine. "A la fin de l'année prochaine, le dossier médical électronique sera obligatoire pour tous", a annoncé M. Lauterbach dans le "Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (F.A.S.)". "Toute personne qui ne s'y oppose pas expressément en fera automatiquement partie". Lauterbach a l'intention de présenter sa proposition au cabinet fédéral lundi. Il souhaite également rendre l'ordonnance électronique obligatoire en 2024.

Le dossier médical électronique (ePA) devrait par exemple rendre les radiographies sur CD, les dossiers papier et les fax superflus. Ils pourront être consultés par téléphone portable ou par ordinateur. Les médecins, kinésithérapeutes, infirmiers et sages-femmes pourront se faire une idée de l'état de santé de leurs patients ou consulter leurs antécédents médicaux en quelques clics.

Le dossier médical électronique est proposé aux 74 millions de personnes couvertes par l'assurance maladie obligatoire depuis janvier 2021, mais moins d'un pour cent des patients seulement l'ont utilisé jusqu'à présent, selon Lauterbach.

Avec le dossier électronique, le patient devient maître de ses données, a vanté le ministre. "Il obtient un aperçu ordonné des lettres du médecin, des résultats, des médicaments". Cela l'aide également dans son traitement. "Son médecin peut rapidement voir quel médicament supplémentaire il peut prescrire, s'il y a des interactions. En outre, il voit si un collègue a déjà examiné la même chose auparavant".

Sur le plan technique, Lauterbach veut être pragmatique. "Nous n'attendrons pas qu'il y ait une structure de données standardisée pour tous les résultats". Pour commencer, il sera possible d'importer des fichiers PDF ou Word.

L'objectif déclaré de l'ePA est de rendre les soins plus efficaces et de meilleure qualité - par exemple en rendant inutiles les examens multiples. Cependant, la mise en réseau des cabinets médicaux a pris du retard. Plusieurs questions font l'objet d'un litige sur la protection des données. Le commissaire fédéral à la protection des données, Ulrich Kelber, s'est par exemple montré critique à l'égard de la procédure envisagée, qui consiste à ne renoncer au dossier que si le patient s'y oppose activement./bf/DP/mis